La visite, samedi au Maroc, du Premier ministre espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a impulsé une nouvelle dynamique aux relations entre les deux pays. M. Zapatero a donné une conférence de presse où il a détaillé les grandes lignes de la nouvelle page des relations maroco-espagnoles. Nouvelle ère. Nouvelle page. Nouvel élan. Nouvel esprit. Les expressions signifiant une nouvelle impulsion dans les relations maroco-espagnoles ont été la marque patente de la visite officielle de José Luis Rodriguez Zapatero au Maroc. Cette visite, la première du genre qu'il entreprend en tant que président du gouvernement espagnol, a été brève mais intense. En une journée, M. Zapatero s'est entretenu avec SM le Roi Mohammed VI, avec le Premier ministre marocain, Driss Jettou, et a donné une conférence de presse où il a décrit les grandes lignes de la nouvelle page des relations maroco-espagnoles. «La relation avec le Maroc est prioritaire», a déclaré M. Zapatero avant de donner des détails sur le contenu de ses entretiens avec les responsables marocains. De nombreux sujets ont été abordés. Ils ont trait à la lutte contre le terrorisme et l'immigration clandestine, au renforcement des partenariats entre les opérateurs économiques, ainsi qu'à la promotion de l'entente entre les deux peuples. En ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, les points de vue des deux parties sont parfaitement accordés. Les deux pays ont été frappés par le terrorisme. Le Souverain et son hôte ont inauguré à cet égard une stèle commémorative, dressée à Casablanca à la mémoire des victimes des attentats du 16 mai. Quant à l'immigration clandestine, Rabat et Madrid travailleront ensemble pour réguler les flux migratoires et faciliter une immigration ordonnée, régulière et bénéfique pour les deux pays, a déclaré M. Zapatero. Il a été ferme sur la volonté de son pays à s'opposer au «trafic des êtres humains» et a assuré les autorités marocaines de l'entière disposition du gouvernement espagnol à appuyer leurs efforts dans la lutte contre ce phénomène. Dans le même ordre d'idées, l'économie et les finances ont été au menu des discussions. Les deux parties invitent les acteurs publics et privés dans leurs pays respectifs à procéder à une évaluation exhaustive de leurs potentialités réelles et les encouragent à exploiter toute action concrète susceptible de contribuer au développement de leur économie. Le dossier de la pêche s'est taillé la part du lion dans les discussions relatives à l'économie. A ce sujet, les deux parties ont exprimé leur volonté de promouvoir et de diversifier les relations de coopération dans le domaine des pêches maritimes. notamment en matière d'investissements générateurs d'emplois, de recherche scientifique, de développement de l'aquaculture et de la formation professionnelle maritime. Le dernier axe qui a été défendu par José Luis Rodriguez Zapatero, à savoir la promotion de l'entente entre les deux peuples, s'inscrit déjà dans sa visite. Elle sera suivie par d'autres, en vue de souligner la nouvelle approche dans les relations entre les deux pays. Le Premier ministre marocain, Driss Jettou, se rendra en Espagne «avant cet été». Le Roi d'Espagne, Juan Carlos, visitera également le Maroc cet automne. Cette nouvelle approche se sentira particulièrement dans le traitement du dossier du Sahara. Interrogé sur ce sujet, M. Zapatero a répondu que «les droits des différentes parties sont compatibles et peuvent être harmonisés dans le cadre» des résolutions de l'ONU. Cette position du nouveau Premier ministre espagnol diffère de celle de son prédécesseur. Et on peut gamberger sur les supposées «parties» désignées par M. Zapatero. Pourquoi n'a-t-il pas cité «deux parties», comme avait coutume de le dire José Maria Aznar, mais des «parties» ? Inclurait-t-il l'Algérie ? Et dans ce cas, les positions du Maroc avec l'Espagne seraient en passe de s'accorder, y compris sur le dossier du Sahara. Au reste, M. Zapatero est arrivé au Maroc, en compagnie d'une importante délégation. Elle comprenait notamment M. Miguel Angel Moratinos Cuyaubé, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, José Antonio Alonso Suarez, ministre de l'Intérieur, Bernardino Leon Gross, secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères et Mme Maria Consuelo Rumi Ibanez, secrétaire d'Etat à l'Immigration et à l'Emigration. Lors de cette visite, M. Zapatero a fait une déclaration qui a réchauffé le cœur de millions de Marocains qui attendent impatiemment le 15 mai, date de la proclamation du pays qui organisera la Coupe du monde de football en 2010. «J'ai exprimé à SM le Roi Mohammed VI et au Premier ministre marocain le soutien total du gouvernement espagnol à la candidature marocaine pour l'organisation du Mondial 2010», a déclaré M. Zapatero.