«Une voiture a besoin de caractère», dixit Peter Schreyer. C'est à partir de ce constat, formulé par le patron du design de Kia Motors Corporation, que la nouvelle Cerato trouve toute sa genèse stylistique. Cette berline tricorps, qui remplace le modèle du même nom, ne manque en effet pas de piment, comme nous avons pu le relever la semaine dernière à Marrakech. Car, une fois n'est pas coutume, c'est au Maroc que se sont déroulés les essais-presse internationaux de la dernière-née de Kia Motors. L'occasion pour nous de découvrir cette coréenne sous toutes ses coutures et de voir combien le style de la marque a évolué ces deux dernières années. Si bien que l'on est désormais et carrément en présence d'une nouvelle signature ou marque de fabrique : la «Schreyer Line». Il s'agit de la calandre, dont deux joncs chromés courts et épais, soulignent le logo Kia, centré sur la grille. En fait, cette Kia joue la partition des lignes droites, comme en atteste la découpe de son capot et les nervures situées au bas de ses portes. Au passage, on regrettera que ces dernières sont dépourvues de baguettes de protection. La partie arrière, soit celle que préfère le grand designer de la marque, affiche des blocs de feux et une malle harmonieusement greffés à l'ensemble. Au demeurant, le style assez «américain» de la nouvelle Cerato s'explique à plus d'un titre. Il faut d'abord savoir que ce modèle, qui est fabriqué à Hwasung dans l'usine-mère de Kia, a été dessiné et conçu aux USA dans le centre de design de la marque, basé à Irvine (Californie). Ensuite et surtout, cette berline remplace le modèle le plus diffusé de Kia dans le monde. La génération sortante de la Cerato a ainsi été exportée à plus de 192.000 unités l'an dernier, dont une bonne quantité destinée au marché américain. Il était donc logique que cette nouvelle mouture soit crayonnée pour plaire du côté de l'Oncle Sam. D'où, aussi, l'absence d'une version diesel, ce qui ne semble préjudiciable pour ce modèle que sur un marché comme le nôtre. En effet, la nouvelle Cerato ne sera proposée –du moins dans un premier temps (lire l'entretien ci-contre)– qu'en motorisations essence. Il s'agit des versions 1.6 litre (124 chevaux) et 2.0 l (156 ch), que nous avons emmenées de la ville ocre à ses environs. Une première prise en main qui nous a fait découvrir, là encore, les progrès accomplis par Kia Motors. Qu'il s'agisse des matériaux utilisés, du dessin de la planche de bord ou encore de l'aspect des compteurs, cette coréenne est bien montée en gamme. Même chose, en matière d'équipement. Dans sa finition la plus chic (EX), la nouvelle Cerato a même de quoi titiller des berlines du segment un cran supérieur, avec notamment la sellerie cuir, la climatisation automatique, le régulateur de vitesse, l'accès et le démarrage sans clé (Keyless Entry), le toit ouvrant, le radar de recul, les jantes en alu de 17 pouces ou encore, les miroirs de courtoisie éclairés. L'équipement de base, lui, met l'accent sur la sécurité (double airbag, appuies-tête actifs et ABS de dernière génération), tout en offrant quelques aspects très pratiques, tel que l'autoradio CD que l'on a pu connecter à un iPod et commandé via le volant. Toujours par rapport à celle qu'elle remplace, la nouvelle Cerato a grandi sans en donner l'impression extérieurement. Elle s'arroge 30 mm en longueur (4,53 mètres), 40 mm en largeur (1,77 m) et propose un grand coffre de 415 litres. Plus vaste l'espace à bord fait de la nouvelle Cerato l'une des plus habitables de son segment, surtout à l'arrière. Bref, que de qualités qui ne devraient pas passer inaperçues aux yeux de la clientèle marocaine et ce, dans quelques mois, lorsque la Cerato sera introduite par KMM à un tarif démarrant aux alentours de 180.000 dirhams. Reste la question que nous sommes en droit de se poser : les nombreuses qualités de cette berline, dont sa belle ligne extérieure, suffiront-elles à lui ouvrir les portes du succès… sans diesel ? Jocker ! DNES à Marrakech Jalil Bennani