Noël est aux portes. Casablanca s'apprête à célébrer ce rendez-vous incontournable du calendrier Grégorien. Au Maroc, cette occasion n'a pas de dimension religieuse. Elle revêt un aspect à la fois festif et divertissant. «Noël est une occasion pour faire plaisir à mes enfants. Ils sont éblouis par la féerie de cette fête. Notre célébration ne dépasse pas l'achat de jouets», a affirmé Meriem, une jeune maman. Meriem n'est pas la seule à répondre aux plaisirs de ses enfants. Dans une grande surface commerciale de Casablanca, une dizaine de parents et d'enfants sont figés devant les étalages. Sapins, décorations, chocolats et jouets… sont les produits qui charment les consommateurs. «Les jouets et les chocolats sont les produits les plus vendus, suivis par les articles de décoration et des sapins», a déclaré le chef de rayon. Dans ce magasin, la friandise est déguisée en père Noël, cloche et renne. Au rayon pâtisserie «la bûche» reste le dessert le plus convoité. Le délice est présenté aux gourmands à partir de 80 DH. Côté décoration : des anges, des étoiles, des boules, des guirlandes et de petits bonhommes ornent le sapin de Noël. Ils se vendent de 4 à 100 DH, selon le motif et la quantité désirés. L'arbre de Noël est un élément indispensable. Le sapin, star de l'événement, se commercialise à partir de 120 DH. Qu'il soit naturel ou artificiel, les stocks s'épuisent rapidement. «Nous avons vendu tous les sapins avant la mi-décembre. Nos clients sont dans l'ensemble des étrangers résidant au Maroc, des Marocains de la haute société, sans oublier les hôtels et les restaurants», souligne un responsable commercial dans un magasin de fleurs. De classe populaire ou aisée, les Marocains se sont créés une nouvelle occasion pour faire la fête. Pour la plupart d'entre eux, Noël rime avec fin d'année. «Dans l'esprit de quelques Marocains, le jour de l'An correspond à Noël. D'ailleurs il sont peu ceux qui le célèbrent, la veille du 25 décembre. Ces gens-là ont, certainement, un contact très étroit avec la culture française d'où nous avons hérité cette pratique», note un professeur dans un lycée. Une culture empruntée de la société occidentale qui s'est introduite au Maroc avec l'avènement du colonisateur. Elle s'est par la suite diffusée progressivement avec l'extension du champ médiatique et les établissements scolaires. «Je suis venue acheter de la décoration pour le sapin que nous avons en classe. La maîtresse nous a promis de nous consacrer un après-midi pour l'orner», a affirmé Rim, écolière dans une mission française. «Cela leur permettra de mieux connaître cette fête», a ajouté sa maman. Cependant, la célébration de Noël crée un large débat. Cette pratique est jugée «étrangère» par certains et «très tendance» par d'autres. «Nous ne faisons qu'imiter. Nous avons nos propres fêtes religieuses alors pourquoi irons-nous célébrer Noël ? », s'interroge un Casablancais. Pour sa part, un jeune couple affirme: «Nous avons beaucoup d'amis chrétiens. Ils nous invitaient souvent aux soirées de Noël. Pour cette année, nous avons décidé de les accueillir chez nous. Ils le fêteront à la marocaine. Cela sera une occasion pour changer un peu l'ambiance et aussi pour célébrer le premier anniversaire de notre mariage». Différentes perceptions, mais l'ambiance reste la même. Une ambiance de joie, de convivialité et de sympathie.