Invitée-surprise, l'AS Monaco compte ses victimes. Après le Super Depor et le Real Madrid, c'est au tour de Chelsea de s'incliner en demi-finale aller de la Ligue des champions de football. Il fascine ses fans et dérange ses adversaires. Monaco, vainqueur de Chelsea (3-1) en demi-finale aller de la Ligue des champions de football, mardi, a encore une fois prouvé qu'il pouvait aller plus loin dans la course pour le titre de la plus prestigieuse des compétitions européennes de football. En écrasant l'équipe de l'homme le plus riche de Grande-Bretagne, Roman Abrahamovich, les Monégasques n'ont fait que rééditer leur exploit face à l'un des gladiateurs du ballon rond européen, le Real Madrid. La victoire, en attendant le match retour à Londres, était d'autant plus belle qu'elle a été acquise alors que les hommes de Didier Deschamps étaient réduits à dix, après l'expulsion de Zikos. Depuis l'exploit de l'OM en 1993, dont le capitaine de l'équipe à l'époque était un certain Didier Deschamps, jamais un club français n'a fait un si bon chemin. Certes, deux buts d'avance ne mettent pas définitivement à l'abri les joueurs de la Principauté, mais les protégés de Deschamps ont déjà prouvé qu'ils pouvaient renverser la tendance à tout moment. Même à dix. « L'exclusion a décuplé l'envie de mes joueurs », a confirmé Deschamps. Avant d'ajouter « Sur le terrain, l'infériorité numérique ne s'est pas vue ». La victoire de l'AS Monaco, mardi soir, est due en grande partie à l'un des ex-piliers des Bleus. Grand connaisseur du football italien et anglais pour y avoir évoluer, Deschamps, a donné une petite leçon de football à l'italien de Chelsea, Claudio Ranieri. La rage de vaincre de Deschamps l'a emporté sur la cupidité des hommes de Ranieri, qui, après l'expulsion de Zikos, a opté pour l'attaquant à outrance (Hasselbaink, Crespo et Gudjohnsen). Erreur qui lui a coûté cher. « Je pensais que c'était le mieux à faire. C'est ma faute », a reconnu Ranieri. Le football d'aujourd'hui n'est plus le même que celui d'hier. Révolue l'époque où l'on est plus fort à onze qu'à dix. C'est la leçon à retenir, mardi soir, au stade LuisII. Et ce n'est pas Patrice Evra, le défenseur latérale monégasque qui dira le contraire. «À dix, les gens pensent généralement qu'on est moins forts. Ce n'est pas forcément vrai. Car on fait plus d'efforts. On se replace davantage». Deschamps, lui, retient la solidarité de l'équipe. «La grande réussite de l'ASM c'est que tous les joueurs ont hissé leur niveau de jeu ensemble en Ligue des champions. Et ce dès le premier match à Eindhoven (2-1) », a expliqué l'entraîneur monégasque. En quart de finale, contre le Real Madrid, il y a deux semaines, le déclic est venu suite à l'orgueil des «Galactiques». Mardi soir, c'était l'exclusion de Zikos qui a donné du tonus aux Monégasques. En attendant le match retour à Stamford Bridge le 5 mai, les joueurs de la Principauté restent prudents. «On n'a fait que la moitié du chemin», a confirmé Deschamps, qui après avoir été le premier capitaine français à avoir décroché la Ligue des champions, espère devenir le premier entraîneur français à soulever ce trophée.