Son nom était Meknassa Ez-Zitoun (Meknès des oliviers), dont les eaux vives et la terre généreuse avaient tout pour séduire ces nomades zénètes des steppes orientales. Avant son édification, il n'y avait qu'une série de bourgades sans remparts, qui coexistaient paisiblement dans une vie agricole de traditions berbères. Actuellement Meknès comprend une ville ancienne et une ville moderne séparées par le vallon de l'oued Boufekrane. De la ville nouvelle on peut jouir d'une très belle vue d'ensemble sur la médina avec ses nombreux minarets, ses remparts et sa cité impériale. Sous le règne de Moulay Ismail (1672-1727) elle connut une période de grande prospérité. La ville deviendra la capitale du Royaume en 1672 grâce à l'avènement de Moulay Ismaïl. Le Sultan fera construire une éblouissante cité impériale. La chute de Meknès apparaitra en 1727 à la mort de Moulay Ismaïl. Les quartiers impériaux tomberont en ruine en 1755 à cause du tremblement de terre. Meknès deviendra une base militaire importante grâce à l'arrivée des Français plusieurs siècles plus tard. Ils s'installeront sur la rive droite de l'oued. A 33 km de Meknès se trouvent les ruines romaines de Volubilis dont l'origine remonte aux IIème et III ème siècles après JC. Volubilis fut habitée jusqu'au XVII ème siècle, date à laquelle Moulay Ismail pilla les ruines de marbre pour construire son palais. Les ruines ont été fouillées systématiquement et l'on y voit encore quelques belles mosaïques représentant par exemple Hercule, des nymphes au bain et la toilette d'Hylas. Il existe également une très belle mosaïque montrant Bacchus tiré par un chariot de panthères. Dans la médina grouillent toutes sortes de métiers. La ferronnerie dite damasquinée est unanimement reconnue au Maroc. Saluons également le travail d'orfèvre des menuisiers et artisans et la fabrication des moucharabiehs, embellissements des grilles et fenêtres en bois de cèdre façonnés et assemblés de manière géométrique. Les monuments historiques de la ville montrent sa magnificence que l'on doit à Moulay Ismaïl. Des palais impressionnants, des jardins fabuleux, des portes majestueuses comme Bab Mansour El Aleuj (la Porte du Victorieux renégat), située à l'extrémité de la place Lalla Aouda, fait la jonction entre l'ancienne et la nouvelle médina. Cette porte monumentale, la dernière commandée par Moulay Ismaïl en 1732 , vous terrasse et vous fait sentir infiniment petit. «Meknassa Azzaytouna», la cité qui embaume par les parfums de l'olivier, du figuier, du prunier et de la fleur d'oranger. Le lieu des mille et une portes, musiques et rythmes, la toile où se brodent en mille couleurs et tons, places, portes, portails, greniers, palais, musées, casbahs, jardins… La ville de l'eau sucrée. Comme dans un rêve, apparaissent les remparts qui cintrent l'ancienne médina, constitués de trois enceintes: la première, basse, était destinée à arrêter les cavaliers, la seconde, plus haute, empêchait les fantassins de pénétrer dans la ville, la troisième, plus élevée encore, arrêtait tous ceux qui étaient parvenus à passer les deux premiers obstacles. Cette imposante muraille édifiée sous le règne de Moulay Ismaïl pour défendre l'entrée de la cité, fut percée par à peu près 70 portes monumentales. Bab Berdaïne s'ouvre sur le quartier nord de la médina. Elle est dotée de deux bastions carrés, décorés de faïences vertes. Elle compense son allure massive par une ornementation de céramiques à dominante verte et une riche décoration de caractères coufiques en zelliges. Bab El Khmis constituait l'entrée principale de la ville des jardins et de l'ancien Mellah (le quartier juif). Elle est encadrée de deux bastions ornés d'écoinçons à cartouches verts, arbore une riche décoration où se mêlent ornements curvilignes très colorés et caractères coufiques. Une inscription gravée sur le fronton de la porte, traduit l'ambition du sultan qui la commanda : «Je suis la porte ouverte à tous les peuples, qu'ils soient d'Occident ou d'Orient». Un peu plus loin, se découvre une belle strophe : «Je suis la porte heureuse semblable, par ma gloire, à la pleine lune dans le ciel».