Le Grand prix «Ousmane Sembène» de la 11ème du édition Festival du cinéma africain de Khouribga, organisé du 19 au 26 juillet, a été remporté samedi soir par le film «Il va pleuvoir sur Conakry» du réalisateur guinéen Cheikh Fantamady Camara. «Il va pleuvoir sur Conakry» traite à la fois du conflit entre les générations et le dilemme de l'africanité qui cherche sa voie, entre tradition ancestrale et religieuse et modernisme. Réalisé en 2007, le film raconte l'histoire du caricaturiste Bangaly Bayo, fils de l'intraitable Karamo, imam et gardien de la tradition ancestrale de son village. Bien que désigné comme le digne successeur de son père, Bayo ne peut se résoudre à suivre son destin et souhaite pourtant se battre pour exercer librement son métier, sous peine de s'attirer les foudres de son père. Le prix de la meilleure interprétation masculine a été décerné à l'Egyptien Khalid Zaki pour son rôle dans «Le cuisinier du président» de Said Hamed, alors que celui de la meilleure interprétation féminine a été attribué à l'actrice Sandra Soubeiga pour son rôle dans «Djanta» de Tahirou Tasséré Ouédraogo (Burkina Fasso). Le prix du jury, quant à lui, est revenu à «Tartina City», long-métrage du Tchadien Issa Serge Coelo. Le prix de la cinéphilie marocaine «Don Quichotte» a été remis au long-métrage «En attendant Pasolini» du réalisateur Daoud Aoulad Sayed, qui s'est vu également attribuer un deuxième prix, celui du scénario. Le cinéaste tunisien Nouri Bouzid pour son film «Making Of» et le film marocain «Où vas-tu Moshé ?» de Hassan Benjelloun ont été aussi récompensés respectivement du prix de la catégorie montage et du prix de la meilleure image. Les longs-métrages «Chaos» de Youssef Chahine (Egypte), «Bamako» d'Abderrahmane Sissako (Mauritanie) et «Mon nom est Tsotsi» de Gavin Hood (Afrique du Sud) se sont vu décernés des prix honorifiques. Par ailleurs un vibrant hommage a été rendu au réalisateur Moumen Smihi, lors de la cérémonie de clôture de ce 11ème festival du cinéma africain de Khouribga. Moumen Smihi est un des cinéastes qui ont donné leurs lettres de noblesse au septième art marocain. Il compte à son actif quatre publications consacrées au cinéma, six courts-métrages et sept longs-métrages, dont «Le gosse de Tanger» projeté au cours de la cérémonie de clôture. Un hommage posthume a été aussi rendu également au cours de ce festival aux réalisateurs sénégalais Ousmane Sembène (1923-2007) et égyptien Atef Attayeb (1947-1995). Plusieurs longs-métrages étaient en lice pour le Grand prix de ce festival, représentant le Burkina Faso, le Bénin, la Guinée, Rwanda, le Sénégal, Tchad, la Mauritanie, l'Afrique du Sud, la République Démocratique du Congo, le Mali, l'Algérie, l'Egypte, la Tunisie et le Maroc.