Aux côtés du Captiva, l'Epica tient le haut du pavé dans la gamme européenne de Chevrolet. C'est une grande berline, longue de 4,80 mètres(!) et donc assez statutaire pour ne pas passer inaperçue. Cela d'autant plus que son design extérieur est plutôt dans l'air du temps. Ses larges projecteurs profilés confèrent à la face avant un regard belliqueux, tandis que les blocs de feux arrière habillent la poupe d'une petite touche d'élégance. Cela, d'autant plus qu'une bande chromée traverse la quasi largeur du couvercle de la malle, dont on signalera au passage qu'elle abrite un coffre de 435 litres. Le profil, lui, reste marqué par une ceinture de caisse haute, mais laisse apparaître des portes dépourvues de baguettes de protection. Toujours sous le même angle, les passages de roues abritent de belles jantes en aluminium, chaussant des pneumatiques de 15 pouces. Bref, une plastique conforme aux attentes de la clientèle qu'elle soit du Vieux Continent ou du Maroc. Et dans le Royaume justement, l'importateur de Chevrolet (CFAO Motors Maroc) veut en faire une concurrente de choix face aux meilleures familiales du moment. Pour autant, la filiale marocaine ne se leurre pas ; sachant que, sans Diesel, l'Epica aura du mal à rivaliser en volumes de ventes. Du coup, c'est dans une configuration de finition et de moteur uniques que l'Epica est importée. Pour ce qui est du premier aspect, c'est la dotation intermédiaire (LT) qui a été retenue, mais avec deux options en plus: la sellerie en cuir et la boîte automatique. Du reste, l'habitacle profite d'un équipement correct, pour ne pas dire complet. On y trouve notamment la climatisation manuelle, l'autoradio K7 et CD (compatible MP3), les quatre vitres et rétroviseurs à réglage électrique ou encore, des miroirs de courtoisie éclairés. La sécurité n'est pas en reste avec les deux airbags frontaux, les phares anti-brouillard et l'ABS avec répartiteur de la force de freinage (EBD). Mais le plus frappant à bord de cette coréenne naturalisée américaine, c'est son niveau de confort. Car, au-delà des nombreuses petites attentions dédiées au conducteur (accoudoir, range-lunettes, ouverture du coffre et de la trappe à carburant depuis l'habitacle…) et l'espace dévolu aux passagers arrière, c'est sur le plan dynamique que l'Epica soigne ceux qu'elle transporte. La souplesse de ses suspensions est telle qu'elle permet d'envisager sereinement les longs parcours. Cela, même si l'Epica – et c'est le second aspect en question – fait l'impasse sur le Diesel sous son capot. En lieu et place, c'est un moteur 6 cylindres en ligne, carburant au sans-plomb qui prévaut. Un bloc dont la cylindrée n'est que de 2.0 litres et qui est strictement associé à une boîte automatique à 5 rapports. Ses 143 chevaux de puissance lui donnent amplement de l'allant et lui autorisent de fortes montées en régime. L'agrément de conduite est bel et bien au rendez-vous et, au-delà des 6.000 trs/min, une sonorité agréable voire sportive, flatte l'ouie (et l'ego) du conducteur. Mais gare aux kick-downs répétitifs : ils ne feraient qu'accélérer le «vidage» du réservoir. Pour autant, la consommation est loin d'être gargantuesque. Comptez en moyenne 8,2 l/100 km, et même 6,3 en milieu extra-urbain. L'Epica est donc taillée pour avaler du bitume, mais conviendrait tout autant à un jeune cadre ou un père de famille pour leurs trajets quotidiens. Seul reproche : son grand gabarit peut s'avérer – par endroits – difficile à stationner, surtout dans les quartiers les plus commerçants de la grande métropole. Dans la même veine, l'installation d'un radar de recul n'aurait pas été de trop. Mais à voir le prix affiché, on oublie très vite ce genre de détail. Car, à 267.276 DH (TTC), l'Epica fait la différence avec bien d'autres berlines de même trempe. En d'autres termes, il ne faut pas moins de 300.000 DH au bas mot pour avoir l'équivalent chez la concurrence. L'argument est donc à l'image du véhicule : il est de taille.