L'information a largement fait la Une des médias : la 30ème édition du Rallye Dakar, organisé par ASO (Amaury Sport Organisation) et qui devait prendre son départ depuis Lisbonne samedi dernier (5 janvier 2007), ne l'a finalement pas été. En cause : le climat d'insécurité en Mauritanie, après les actions meurtrières du 24 décembre dernier, jour où quatre touristes français ont été assassinés. C'est donc une grosse déception qui a dominé les (ex)participants à cette édition du plus célèbre des rallyes-raids. Parmi eux, le Team «Repsol Mitsubishi Ralliart» devrait repartir cette année en tant que «grand favori», fort de son record de victoires dans l'histoire du Dakar. Dans un communiqué de presse, l'écurie japonaise s'est pourtant montrée très compréhensive face à l'annulation du Dakar 2008. «Le team Repsol Mitsubishi Ralliart, Valeo, BFGoodrich et tous ses partenaires respectent entièrement la décision annoncée par ASO», pouvait-on lire dans ledit communiqué. Bien évidemment, le regret était également de la partie notamment au sein du team. «Il va sans dire qu'il est extrêmement dommage que la 30e édition du Dakar n'ait pas lieu», a ainsi déclaré le directeur du team, Dominique Serieys. «Après des mois de travail difficile et d'intense préparation, nous attendions avec impatience l'opportunité de relever le défi d'établir notre record de 13 victoires dans le Dakar avec le Pajero», a-t-il poursuivi. En effet, vainqueur à douze reprises dont sept consécutives, la «Dream Team» comme on l'appelle dans le milieu, avait une énième fois toutes ses chances pour dicter sa loi dans la catégorie phare de l'épreuve, celle des véhicules. Son arme redoutable : le Pajero MPR 13. Un engin qui avait fourni lors des dernières éditions toutes les garanties de fiabilité que l'on peut attendre d'un véhicule à un tel niveau de la compétition. Autre atout de Mitsubishi dans ce Rallye, sa structure mise en place et forte de vingt-cinq années de présence en Rallye. Une équipe de près de 70 personnes qui reste de loin la plus rôdée du plateau. Puis pour le constructeur aux trois diamants (logo de Mitsubishi), le Dakar est aussi une affaire de gros sous. Cette année, le Team Mitsu n'avait d'ailleurs pas lésiné sur les moyens avec un budget qui s'élevait à 13 millions d'euros. Une enveloppe qui n'a pourtant rien à envier à celle de la concurrence. Car, avides de «détrôner» le «maître du Dakar», des constructeurs comme Volkswagen ou BMW alignent presque autant de moyens depuis bientôt trois années. Cela sans compter leurs investissements colossaux dans des programmes de recherche ambitieux pour faire progresser leurs technologies 4×4. En retour, tous récoltent les retombées (positives) de leur présence en compétition, en terme d'image, comme au niveau commercial. En d'autres termes, la notoriété acquise grâce aux performances réalisées, reste un enjeu d'image primordial. Dominique Serieys, lui-même l'avoue : «cette course a permis à notre produit Pajero d'acquérir une grande notoriété». Enfin, le même responsable du Team Mitsubishi a déclaré: «l'an prochain, nous mettrons sur l'épreuve une nouvelle voiture plus proche de la gamme 4×4 grand public». Mais il a également remis en question la pérénité du «format africain» du Dakar. Des incertitudes planent ainsi sur l'avenir du Dakar et ce, à quelques mois du coup d'envoi du rallye qui reliera Saint-Pétersbourg à Pékin. Une «Transorientale» qui pourrait bien rafler la vedette au plus célèbre des rallyes-raids.