A quelques semaines du coup d'envoi du Dakar 2008, les organisateurs de ce rallye parachèvent les derniers préparatifs de cette compétition. Cette trentième édition verra la participation de près de 580 véhicules, représentant 50 nationalités. Des rallymen qui partiront de Lisbonne le 5 janvier prochain en direction de la capitale sénégalaise, où l'arrivée est prévue pour le dimanche 20 janvier. Le tracé, dernièrement rendu officiel par les organisateurs du rallye, atteint un total de 9.273 km, dont 5.736 seront disputés en spéciale, soit 1.500 km de plus qu'en 2007. Un parcours qui montre qu'après avoir quitté l'Europe, où deux spéciales seront disputées en territoire portugais, la course passera quatre jours au Maroc. après quoi, huit étapes sont programmées sur le sol mauritanien avant de fouler celui du Sénégal. Au passage, on remarquera que cette prochaine édition renoue avec plusieurs villes-étapes «historiques» comme Guelmim au Maroc, Nouadhibou en Mauritanie ou Saint-Louis au Sénégal. Bien évidemment et comme l'ont déjà prouvé les éditions précédentes, c'est sur le sol aride que les choses sérieuses commencent. Il n'y a qu'à se rappeler le Dakar 2007 et voir comment le team Volkswagen – qui est relativement nouveau dans cette discipline – a très vite cédé sa place de leader (qu'il avait arrachée de façon tonitruante) si tôt qu'il a quitté le bitume sur le territoire marocain et ce, au profit de l'équipage Mitsubishi, 11 fois victorieux au Dakar. Tout cela pour dire que le succès du Dakar ne se mesure pas que par la qualité de ses participants. Il puise aussi sa renommée dans le Sahara. Un désert dépositaire de la légende dudit Rallye, qui rend ce dernier ardu du fait de ces dures conditions de conduite. Côté participants, les plus grands rallymen de la planète ne rateront pas ce rendez-vous. Pour ce qui est des engagés dans la catégorie auto, on citera notamment les Français Stephane Peterhansel (Mitsubishi), Luc Alphand (Mitsubishi) et Guerlain Chicherit (BMW), les Espagnols Carlos Sainz (VW) et Nani Roma (Mitsubishi) ou encore le Qatari Nasser Al Attiyah (BMW) et le Sud-africain Giniel De Villiers (VW). Mais indépendamment de leurs passé, tous les concurrents qui devront faire valoir leurs argument, en sachant évoluer sur l'«océan de sable» qu'est le Sahara marocain. Tous les profils ont donc leur chance, y compris les amateurs engagés et qui sont en général, assez professionnels et même très initiés des sports mécaniques. C'est le cas de Saïda Ibrahimi (photo en médaillon), qui sera la première femme pilote marocaine à prendre part au plus célèbre des rallyes raids. Elle fera dans la catégorie T1, à bord d'un Mitsubishi Pajero à châssis court et à moteur 2.8 litres Turbo Diesel Intercooler. Une monture que Mme Ibrahimi a dûment préparée pour pouvoir affronter les difficultés du désert. Pour cela, elle a recouru à un kit de compétition qu'elle a acquis auprès de Diamond Motors (groupe Auto Hall), l'importateur marocain de Mitsubishi, qui lui a également fourni une importante commande de pièces de rechange (à prix de revient). Quant à ses chances pour cette première participation au Dakar, Mme Ibrahimi, contactée par ALM, a déclaré : «j'aimerais être à la hauteur dans cette compétition pour pouvoir rendre hommage à mes sponsors pour les gratifier de la confiance qu'ils m'ont témoignée». En attendant d'en trouver d'autres (des sponsors), Mme Ibrahimi a entamé un programme sportif intense (jogging, natation et arts martiaux) de préparation de sa condition physique, afin d'être fin prête à la compétition. Que du mérite et beaucoup de courage !