Une réunion de Conseil municipal a tourné au cauchemar mardi à Nanterre (Hauts de Seine) en France. Un forcené ouvre le feu faisant huit morts et une vingtaine de blessés, selon un premier bilan. Un homme âgé d'une trentaine d'années a ouvert le feu à la fin de la séance, tuant huit personnes et en blessant une vingtaine d'autres, selon un dernier bilan. Les victimes sont essentiellement des élus. L'auteur de la tuerie, Richard Durne, qui selon la police détenait ses armes légalement, a crié «tuez-moi, tuez-moi» après avoir été immobilisé une première fois par des élus. Le tireur a de nouveau fait feu dans la foulée avant d'être définitivement maîtrisé. La première rafale de tirs a visé spécifiquement des élus verts au conseil municipal et surtout des femmes, ce qui reste à vérifier au le cours de l'enquête. Parmi les victimes figurent un ancien maire-adjoint socialiste, devenu par la suite simple conseiller municipal, ainsi qu'un maire-adjoint communiste enseignant dans un établissement sensible de cette localité et très connu dans le milieu associatif. Selon la police, Richard Durne, né le 3 décembre 1968 à Nanterre, détenait ses armes légalement et était inconnu de ses services. Au moment des faits, il portait trois armes de poing. Richard Durne s'est rendu à la mairie avec deux pistolets automatiques 9 mm de marque Glock, une arme autrichienne légère, relativement plate et fabriquée en matériaux composites la rendant pratiquement indétectable. Ce pistolet peut tirer quinze coups (chargeur de quatorze balles plus une dans le canon). Il portait également un Smith et Wesson de calibre 357 magnum, arme particulièrement dangereuse. Selon les tous premiers éléments de l'enquête, il aurait quelques antécédents psychiatriques qui doivent être vérifiés par les enquêteurs. Ceux-ci penchent pour « un acte de démence ». Après ce drame, le porte-parole national des Verts Denis Baupin a affirmé que le forcené de Nanterre n'était «pas du tout un militant Vert». Et d'ajouter que le tireur n'était «pas vraiment équilibré». «Son comportement démontre qu'il n'avait rien à voir avec les valeurs des Verts », a noté le maire adjoint de Paris, qui s'était déplacé à Nanterre De son côté, le Premier secrétaire du Parti socialiste François Hollande a mis en garde mercredi la droite contre toute tentation d'exploiter la fusillade de Nanterre dans la campagne présidentielle. «Il faut à la fois de la solidarité, de la compassion et aussi de la retenue et de la maîtrise», a estimé M. Hollande à l'issue de la réunion hebdomadaire du conseil politique de campagne de Lionel Jospin. A l'issue du conseil des ministres, les membres du gouvernement ont exprimé leur «émotion » et leur "solidarité" aux familles des victimes après la tuerie de Nanterre. «Nous sommes tous affreusement choqués et nous pensons bien sûr aux familles, aux victimes, c'est un drame terrible », a déclaré Elisabeth Guigou, ministre de l'Emploi et de la Solidarité. Il est à signaler que le drame a été évoqué avant le conseil, lors du tête-à-tête traditionnel entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, qui s'étaient rendus sur place en début de matinée. Le chef de l'Etat a exprimé la «solidarité de la Nation» aux familles des victimes et la «très vive émotion» des autorités.