«Pour l'instant, j'ai beaucoup de travail». Le très sollicité Driss Rokh ne saurait répondre autrement. Cet été en particulier tout se chamboule, et il faut faire vite. Rien ne nous sépare du Ramadan et la production télévisuelle est lancée à plein régime. Le jeune lauréat de l'ISADAC qui a fait bien du chemin depuis sa sortie du fameux institut de Rabat fait actuellement d'incessants allers-retours devant et derrière la caméra. Driss Rokh, qui a pu se hisser en peu de temps grâce à sa ténacité et son professionnalisme, au rang des acteurs les plus enviés de la scène cinématographique nationale, envisage néanmoins de «souffler un peu». «Je compte terminer vers fin août et partir en vacances pour 10 ou 15 jours. Je pars en France» dit-il. À Paris, pour plus de précision. Et ce sont deux lieux mythiques de l'histoire de l'Hexagone qui attirent particulièrement l'attention du comédien. «Je préfère le quartier de la Bastille, j'adore cet endroit», aime-t-il répéter. «J'aime également certains endroits du Ve arrondissement», tient-il à ajouter. «Je me retrouve à la Bastille. J'aime ce quartier pour son caractère historique», précise-t-il. «Je vais dans un restaurant très connu dans ce quartier où la poésie arabe revêt une importance particulière. Dans ce restaurant, tout est imprégné de poésie de Omar Khayam, et ce, en plein centre de Paris», confie l'artiste qui n'en est pas à sa première visite dans la capitale des Lumières. Driss Rokh a en effet séjourné à Paris lorsqu'il est parti terminer sa formation académique au prestigieux Conservatoire d'art dramatique au IXe arrondissement de Paris. Depuis, le comédien qui vient d'être propulsé sur la scène internationale en partageant l'affiche avec le grand Brad Pitt et Cate Blanchett dans la méga-production américaine «Babel», de Alejandro González Inárritu, est sous le charme de cette partie historique de la capitale française. «La Bastille est un endroit extraordinaire. On y retrouve des genres musicaux de tous les pays. J'aime me rendre dans des bistros où l'on donne à écouter des musiques du monde», affirme Driss Rokh qui aime également retrouver ces relents d'Histoire entre la France et l'Orient qui se dégagent de chaque endroit du Ve arrondissement. Au milieu du XIXe siècle, le Ve arrondissement, le plus ancien quartier de la capitale française, était le quartier préféré de nombreux intellectuels arabes et fut le siège d'une importante presse arabophone. Plus de vingt journaux et revues à vocation culturelle, politique ou satirique, paraissaient en arabe entre 1859 et 1919. Ils seront diffusés ensuite dans tout le monde arabe. C'est à Paris qu'est née la pensée révolutionnaire du monde arabe, la «Nahda». Et le talentueux comédien aime également plonger dans cette partie de l'histoire des deux rives de la Méditerranée. «Actuellement je suis en tournage. Il s'agit des derniers jours de la série "L'autre dimension" produite par 2M», révéle-t-il. Il passe sans transition du rôle du réalisateur pour les premiers épisodes à celui de l'acteur pour ce qui reste. Immédiatement après, Driss Rokh, passe à un autre tournage. «Ce sera au début du mois d'août et il s'agit un film de Zakia Tahiri qui vit en France. Le film s'appelle «Number one». C'est une comédie sociale qui traite de la Moudawana dans un style léger et comique», explique-t-il avant d'ajouter : « cet été y a beaucoup de travail. Avec l'approche du Ramadan, les gens sont très pris et reportent leurs vacances pour après le mois sacré».