Les amateurs du football national le connaissent tous. Abdellah Settati est une célébrité du ballon rond. Un homme solide comme un roc, toujours en contact avec le milieu qu'il préfère le plus : le foot ! A 75 ans, il a plein d'ambitions et de projets en tête. Le secret de sa gloire et de son parcours professionnel n'est autre que la ténacité. Une qualité qui devient un principe pour réussir dans la vie quel que soit le but à atteindre. «Le football marocain est un football amateur. Et comme c'est le cas pour les joueurs africains, j'ai commencé à m'entraîner dans la rue. Après, j'ai intégré le Wydad de Casablanca où je suis resté de 1952 à 1953. J'ai joué en tant qu'arrière central et milieu du terrain, puis j'ai joué au RAC durant la saison 1953-1954. J'étais arrière gauche et milieu de terrain», raconte-t-il. Abdellah Settati garde intact en mémoire chaque pas qu'il a effectué tout au long de sa carrière. En 1955, il est parti en France pour se perfectionner au sein du club français, les Girondins de Bordeaux. «Là encore, je me suis bien exercé et j'ai occupé le poste d'arrière gauche, de milieu du terrain, et d'attaquant… J'y suis resté jusqu'à 1963», se rappelle-t-il fièrement. De retour au Maroc, Abdellah Settati a joué au MAS durant la saison 1964-1965. Pour lui, «le sport est une bénédiction». Etant joueur, il voyageait souvent et partout dans le monde : «j'avais l'opportunité de lier des amitiés avec des joueurs internationaux et d'apprendre à vivre. Vous savez, le football est un vecteur d'amitié, de paix… Il n'y a pas de frontière et c'est ce que l'on ressent surtout lors des Coupes du monde», confie-t-il. Abdellah Settati, armé de beaucoup de courage, décide de terminer son odyssée dans l'encadrement des clubs nationaux. On lui confiera la mission d'entraîner l'équipe nationale A. «Je me suis décidé de me lancer dans la carrière d'entraîneur. J'ai débuté avec la Mouloudia d'Oujda où j'ai encadré les joueurs pendant la saison de 1965-1966. Puis, j'ai entraîné la Renaissance sportive de Settat (RSS), lors de la saison 1966-1967. En 1968, j'avais comme mission d'entraîner l'équipe nationale Espoir. Feu SM le Roi Hassan II m'avait demandé d'entraîner l'équipe nationale en collaboration avec Clusau», ajoute-t-il. Abdellah Settati a donc entraîné l'équipe nationale de 1968 jusqu'en 1973. Durant cette période, le Maroc s'est qualifié à la Coupe du monde de 1970 à Mexico et aux Jeux olympiques de Munich de 1972. Il a également entraîné d'autres clubs nationaux, dont l'USK, le WAC, l'ASS et le Chabab de Mohammédia ou encore le Raja où il a occupé le poste de directeur technique de toutes les équipes lors de la saison 2005-2006. «Lors de ma carrière d'entraîneur, j'ai formé de nouveaux joueurs. Je tenais moi-même à repérer les nouveaux talents. Le joueur a besoin qu'on le protège, qu'on le fasse connaître et surtout qu'on lui assure les moyens», explique-t-il. Des moments de gloire, Settati en a vécu donc plusieurs. Lorsqu'il a été appelé à porter le maillot de l'équipe nationale «mes coéquipiers et moi savions que les Marocains nous épauleraient». Tenace et persévérant, Abdellah Settati milite dans l'association « Sport et amitié », pour apporter sa contribution, à travers ses différentes activités, à la promotion du sport et des sportifs. «Je ne quitterai jamais le milieu sportif. Je suis directeur technique de cette association où l'ensemble des adhérents oeuvre pour soutenir, entre autres, les anciens joueurs du football qui sont, hélas, oubliés. Nous organisons aussi des galas dans ce sens», précise-t-il. Abdellah Settati est un mordu du foot et pour rien au monde, il ne quittera sa passion.