Un sexagénaire, usurier, faussaire, escroc et qui a purgé 11 peines d'emprisonnement, a été arrêté pour la douzième fois par la police judiciaire de Mohammédia pour les mêmes motifs. Portant un costume bleu très élégant, J.R descendit d'un petit taxi pour se diriger directement vers un café au boulevard Mohammed V, à Casablanca. Il avait un rendez-vous avec un homme qu'il venait de connaître par le biais d'un ami. L'homme en question s'était attablé seul dans un coin depuis une demi-heure au point qu'il avait cru que J.R n'arriverait plus. À pas lents, ce dernier s'est dirigé vers lui. Sans attendre, il a engagé une conversation avec l'homme qui ne semblait pas très chaud à parler. Il souhaiterait seulement que ce rendez-vous ne dépasse pas quelques minutes pour qu'il retourne vers ses créanciers et leur remette leur dû. Après avoir siroté son thé, il a mis la main dans la poche de sa veste pour en sortir une liasse de billets de banque. Il a commencé à les compter avant de dire à l'homme qui les fixait des yeux de lui remettre le chèque pour se rassurer sur la somme qu'il avait consignée. Effectivement, l'homme a signé le chèque doté de la somme de10 mille dirhams avant de le lui remettre. Aussitôt J.R lui a remis une somme de 7 mille dirhams. L'homme l'a empochée sans compter s'est levé par la suite pour tendre la main à J.R et rebrousser chemin. Seulement avant de partir, J.R lui a rappelé qu'il ne pardonnait pas à quiconque s'il dépasse le délai convenu pour lui remettre l'argent. Sans répondre, l'homme en question a quitté le café, suivi de l'usurier, J.R, âgé de 64 ans qui ne ratait pas la moindre occasion pour profiter de la situation financière critique des gens pour leur prêter de l'argent avec des taux d'intérêt. Si l'un d'eux n'était pas en mesure de payer à terme, J.R le mettait entre deux choix : augmenter le taux d'intérêt ou intenter une plainte contre lui devant le tribunal. Effectivement, le débiteur ne choisit que la première proposition. Pire encore, J.R n'hésitait pas à prêter des sommes d'argent à des gens en difficulté financière contre des traites vierges. Une dizaine d'entre ses victimes, qui lui avaient remis des traites, étaient surprises par des convocations envoyées par la police judiciaire les sollicitant de leur rendre visite afin qu'ils répondent à des plaintes intentées par certaines personnes qu'ils ne connaissaient pas. Une fois devant les enquêteurs, ils découvrent que la traite vierge qu'ils avaient remise à la disposition de J.R contre une somme d'argent, a été présentée par ce dernier à d'autres personnes après en avoir mis le montant qu'il désire. Plusieurs victimes de Casablanca, Ben Slimane et Mohammedia ont porté plainte contre J.R. Une note de recherche nationale a été diffusée contre lui et les enquêteurs de la police judiciaire de diverses villes se sont lancés à sa recherche. Ce sont les éléments de la brigade économique et financière de Mohammedia qui l'ont épinglé enfin. Les investigations menées par ces derniers ont révélé que J.R est un repris de justice notoire qui a purgé pas moins de 11 peines d'emprisonnement concernant notamment l'escroquerie, l'abus de confiance, vol, et coups et blessures. L'enquête policière a révélé également que J.R n'hésitait pas à subtiliser des chéquiers à des personnes qu'il connaissait pour imiter leurs signatures et y mettre le montant qu'il désire avant de se présenter devant leurs banques afin de les encaisser. J.R, qui a reconnu les charges retenues contre lui, a été traduit devant le tribunal de première instance de Mohammedia poursuivi pour escroquerie, abus de confiance et émission de chèques sans provision.