Le Maroc peine toujours à attirer les travailleurs étrangers hautement qualifiés. Le Royaume n'arrive qu'à la 93ème place dans l'Indice de compétitivité et les talents publié par l'école de management Insead et le groupe suisse Adecco, numéro un mondial du travail temporaire. Notons que l'indice 2015-2016 a classé 109 pays contre 93 en 2014. Dans les détails, le Maroc ne réalise qu'un score de 44,48/100 si on évalue sa capacité à «activer» les talents étrangers, ce qui fait qu'il se retrouve à la 94ème place. Au niveau de l'«attractivité», il se retrouve à la 89ème place avec un score de 42,34. S'agissant du développement de ces talents, le Royaume reste mal classé. Il se retrouve à la 99ème place avec un score de 30/100. Concernant sa capacité à retenir les personnes hautement qualifiées, le Maroc occupe la 73ème place. Quant aux autres indicateurs, à savoir le travail et les compétences professionnelles, le Royaume n'arrive qu'à la 99ème place. Le rapport souligne que la mobilité est devenue un élément majeur du développement des talents : il est impossible de développer des talents créatifs sans encourager la mobilité internationale et la «circulation des cerveaux». Celle-ci joue ainsi un rôle essentiel pour combler les déficits de compétences et la majeure partie des travailleurs innovants est née ou a étudié à l'étranger. Il n'est donc pas surprenant que les pays affichant les meilleures performances soient considérés comme des destinations attractives pour les travailleurs hautement qualifiés. Au niveau mondial, la Suisse, Singapour et le Luxembourg se placent respectivement sur les trois premières marches du podium, au regard de leur aptitude à attirer des travailleurs étrangers hautement qualifiés. La France, elle, se hisse à la 22ème place du classement. Selon le rapport, les pays occupant les dix premiers rangs ont fait preuve d'ouverture en matière de mobilité des talents. Il est à noter que près de 25% des populations de la Suisse et du Luxembourg sont nées à l'étranger et la proportion est même de 43 % à Singapour. La proportion est également élevée aux Etats-Unis qui occupe la 4 ème position dans le classement. Le directeur général pour les Indices mondiaux à l'INSEAD et co-auteur, Bruno Lanvin, indique que «l'une des recommandations clés du rapport est que les pays doivent gérer de manière plus professionnelle et stratégique les nouvelles dynamiques en matière de circulation des cerveaux».