Le Maroc occupe la 84ème place sur la liste de 143 pays en terme d'indice mondial 2014 de l'innovation (GII), soit 8 places gagnées par rapport à l'année précédente. C'est ce qui ressort d'un nouveau rapport dont le thème retenu cette année est : «Le facteur humain dans l'innovation », publié récemment par l'Université Cornell à New York, l'INSEAD (Institut Européen d'Administration des Affaires) et l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI). Un document qui se focalise sur le rôle du capital humain dans le processus d'innovation et met en exergue l'intérêt croissant des entreprises et gouvernements pour l'identification et la dynamisation des compétences créatives. Par ce classement, le Maroc est devancé par la Tunisie (78ème) mais fait beaucoup mieux que l'Algérie (133ème). Les trois pays maghrébins se retrouvent ainsi loin derrière l›Île Maurice qui se positionne à la 40ème place. Au niveau arabe, les Emirats Arabes Unis se retrouvent à la 36ème position, suivis par l›Arabie Saoudite à la 38ème place et le Qatar à la 47ème. À l'échelle mondiale, la Suisse se maintient en tête du classement de l'Indice mondial de l'innovation pour la quatrième année consécutive, suivie du Royaume-Uni qui gagne une place, devant la Suède, la Finlande, les Pays-Bas, les États-Unis, le Singapour, le Danemark, le Luxembourg et Hong Kong. En détail, le Maroc est classé 44ème selon l'indice relatif aux dépôts de marques à l'international selon le système de Madrid. Il figure également 63ème selon l'indice concernant les dépôts de brevets d'invention à l'échelle nationale par habitant et par PIB, ainsi que pour l'indice relatif aux dépôts de brevets d'invention à l'international, selon le traité de coopération en matière du brevet (PCT). Le rapport relève également des points forts concernant le positionnement du Maroc, notamment en matière de facilité du processus de création d'entreprises (41ème), de diffusion de connaissance (43ème) et de dépôts de marques nationales par habitant et par PIB (22ème ). Toutefois, certains indicateurs restent moins performants pour le Maroc, notamment en ce qui concerne l'indice «Innovation linkage» (liaison de l'innovation) (124ème), la collaboration université/ industrie en matière de recherche (111ème) et les familles de brevets d'invention par habitant et par PIB (96ème). A la lumière de ces données, il s'avère que le Maroc, même s'il a gagné 8 places en terme dudit indice, reste toujours à la traîne s'agissant de l'innovation dans le monde. Et ce, compte tenu de son mauvais classement par rapport à beaucoup de pays arabes. Dans cette édition du GII, l'indice mondial de l'innovation dresse un état des lieux de l'innovation dans le monde en se basant sur 81 indicateurs dont les infrastructures, le capital humain, le niveau de la recherche, le développement des marchés, les résultats technologiques, la propriété industrielle et le niveau de la créativité. Force est de souligner qu'un chapitre tout entier est consacré à la diaspora marocaine et son rôle pour le développement de l'innovation au Maroc. Il dresse une situation de la production d›innovations et de la propriété intellectuelle de la diaspora marocaine et met en lumière les programmes gouvernementaux pour mobiliser les compétences marocaines résidentes à l'étranger. «La migration des professionnels marocains vers l'étranger a commencé la fin des années 1990 », relève-t-on du rapport, ajoutant que ces compétences hautement qualifiées ont été fortement encouragées par les décideurs marocains à créer des projets dans le pays. « Les projets de ceux qui ont retourné au Maroc sont différents, sont souvent novateurs et étaient conçus et construits de leur expérience à l'étranger avant d'être entrepris au Maroc ». Néanmoins, poursuit la même source, les politiques et actions mises en place pour encourager ces compétences à investir au Maroc sont jugées inadéquates pour les besoins de l'économie marocaine, qui nécessite un sérieux coup de pouce pour la qualification des ressources humaines. « Afin de concurrencer avec succès sur le marché mondial pour les professionnels hautement qualifiés, il est de plus en plus urgent de rendre le pays d'accueil attractif aux compétences qui contribuent actuellement à l'étranger », note le document.