Le Maroc atteint une performance commerciale inobservée depuis près d'une décennie. La balance commerciale s'est nettement redressée en 2015. L'écart s'est allégé de 35 milliards de dirhams par rapport au niveau atteint une année auparavant. C'est ce qu'on peut relever des derniers indicateurs des échanges extérieurs établis par l'Office des changes au titre de l'année 2015. Le déficit commercial a ainsi reculé de 152,26 milliards de dirhams contre 187,27 milliards de dirhams une année auparavant. Certes, ce chiffre reste jusque-là provisoire. Mais ce qui est sûr, et au-delà de toute statistique préliminaire, le taux de couverture des importations par les exportations observé à fin 2015 s'est situé à son niveau le plus élevé depuis plus de dix ans. Il a atteint le seuil de 58,5%, contre 51,7% en 2014, 50,2% en 2010 et 53,8% en 2005. Le constat étant que le ratio des exportations s'est hissé à un niveau plus supérieur que les années précédentes. En effet, 2015 a été l'année des exportations par excellence. Au moment où le volume et la valeur de la marchandise importée se rétractaient, les produits acheminés à l'export montaient en flèche. Les exportations ont ainsi gagné sur l'année 13,46 milliards de dirhams tandis que les importations ont perdu 21,54 milliards de dirhams par rapport à l'année 2014 (voir page 5). Pour une valeur préliminaire de 214,26 milliards de dirhams, les exportations ont grimpé en 2015 de 6,7%. «Cette hausse résulte principalement des expéditions du secteur automobile et des phosphates conjuguée au bon comportement des exportations du secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire», commente en premier temps l'Office des changes. Les exportations automobiles semblent atteindre, en 2015, une croissance de 20,9% pour une valeur de 48,68 milliards de dirhams. Comparé à 2014, le secteur réalise des exportations additionnelles de 8,42 milliards de dirhams tirées principalement par le segment construction (5,1 milliards de dirhams). Les ventes de phosphates et dérivés ont gagné sur l'année plus de 6,2 milliards de dirhams, soit une progression de 16,3%. Elles se sont situées autour de 44,5 milliards de dirhams contre 38,27 milliards de dirhams. Le secteur de l'agriculture et agroalimentaire a affiché, également, une croissance à deux chiffres en 2015. Ses exportations se sont améliorées de 10,1% soit un additionnel de 3,29 milliards de dirhams comparé à l'année 2014. La valeur a frôlé les 43 milliards de dirhams constitués de 24,75 milliards de dirhams de produits alimentaires et de 3,82 milliards de dirhams de produits de pêche et aquaculture. Les exportations en «agriculture et sylviculture, chasse» se sont situées, pour leur part, autour de 13,75 milliards de dirhams. L'Office des changes attribue également la performance des exportations en 2015 à la bonne tenue des exportations des secteurs de l'aéronautique et de l'industrie pharmaceutique. Dans son bilan primaire pour l'année 2015, l'Office des changes fait ressortir une évolution de 4,5% des exportations aéronautiques. Ces dernières se sont établies à 7,29 milliards de dirhams contre 6,97 milliards de dirhams une année auparavant. Les exportations de l'industrie pharmaceutique sont passées de 986 millions de dirhams en 2014 à 1,06 milliard de dirhams, se consolidant en une année de 6%. Toutefois, le secteur de l'électronique a perdu 2,9 % de ses exportations, soit 233 millions de dirhams de moins par rapport à 2014. De ce segment, les composants électroniques perdent à l'export 459 millions de dirhams, soit une baisse de 1,4% comparé à la valeur réalisée l'année précédente. Le textile n'arrive toujours pas à redresser la tête. Ses exportations ont fléchi de 1,4% atteignant une valeur de 33,05 milliards de dirhams contre 33,51 milliards de dirhams en 2014. Les vêtements confectionnés et chaussures ont vu leurs exportations gagner respectivement 0,5 et 1,1% au moment où celles des articles de bonneterie ont reculé de 4,8% par rapport à 2014. Importation : Une régression de 5,6 % à fin décembre 366,53 milliards de dirhams, telle est la valeur globale des importations réalisées en 2015. La valeur s'inscrit en baisse de 5,6%, soit en retrait de 21,54 milliards de dirhams que l'année précédente. Cette contre performance intervient directement une année après une hausse de 1,1% observée à fin 2014. Elle provient, par ailleurs, suite au recul de la facture énergétique de 25,9 milliards de dirhams à fin 2015, dû à la baisse des cours et des quantités importées. De même, le repli des achats de produits alimentaires a contribué au ralentissement des flux des importations. Leur valeur a baissé de 14,3% passant de 41,74 milliards de dirhams contre 35,76 milliards de dirhams à fin 2015. Les importations de blé ont reculé de 32,6% au moment où celles des résidus alimentaires de 22,2%. Aussi, les importations en produits laitiers ont chuté de 57,8%. Par ailleurs, les acquisitions de biens d'équipement ont gagné sur l'année 6,4 milliards de dirhams, en hausse de 8%. Il en est de même pour les importations des demi-produits. Elles se sont appréciées de 4,8%, dépassant de peu les importations des produits bruts qui se sont inscrites en hausse de 4,1 % à fin 2015. Flux financiers : Les IDE dépassent les 31 MMDH En 2015, les recettes MRE auraient enregistré pour la deuxième année consécutive une progression. Elles se sont établies à 61,7 milliards de dirhams en 2015 contre 60 milliards une année auparavant. La hausse relevée est de 3%, soit un additionnel de 1,8 milliard de dirhams. Les investissements directs étrangers ont également enregistré une performance au titre de l'année 2015. Leur flux s'est élevé autour de 31,1 milliards de dirhams contre 29,9 milliards de dirhams en 2014, soit une évolution de 4%. L'Office des changes indique dans ce sens que cet accroissement découle de la hausse de 2,5 milliards de dirhams des recettes. Ces dernières se sont inscrites en hausse de 6,7% pour une valeur de 39,01 milliards de dirhams. Les dépenses des IDE se sont consolidées de 1,2 milliard de dirhams basculant de 6,61 milliards de dirhams en 2014 à 7,88 milliards de dirhams en 2015. En revanche, la balance voyage a affiché un excédent en baisse de 2,5 milliards de dirhams. Les recettes ont dans ce sens fléchi de 1,4% pour atteindre les 58,5 milliards de dirhams. Les dépenses ont, pour leur part, augmenté de 14,5% se situant autour de 13,4 milliards de dirhams contre 11,7 milliards de dirhams en 2014