Les Etats-Unis, enfoncés dans un véritable bourbier en Irak, ont demandé l'aide de plusieurs pays, dont notamment l'Iran qu'ils ont longtemps considéré comme ennemi numéro un. Pour sortir de la violente crise qui secoue l'Irak actuellement, les Etats-Unis semblent avoir tout le mal du monde. Ne supportant plus le nombre de plus en plus élevé de G.I. victimes des milices chiites, en plus des dégâts matériels causés par ces dernières, le pays de l'Oncle Sam a réclamé l'aide de plusieurs pays, dont l'Iran. C'est ce qu'a déclaré mercredi le ministre iranien des Affaires étrangères, Kamal Kharazi. « Nous avons beaucoup de correspondances (avec les Américains). A propos de l'Irak, nous avons également eu beaucoup d'échanges de courrier. Tout naturellement, il y a des demandes de ce type pour que nous aidions à améliorer la situation en Irak et régler la crise, et nous menons des efforts dans ce sens », a-t-il ajouté. Des correspondances qui transitent par l'ambassade suisse à Téhéran. Représentant les intérêts américains au pays des Ayatollahs, la représentation diplomatique helvétique joue le rôle d'intermédiaire entre les deux pays qui ont rompu leurs relations diplomatiques depuis la révolution islamique de 1979 et la prise en otage des diplomates de l'ambassade américaine à Téhéran. Cependant, le diplomate iranien n'a pas pour autant cessé de formuler des critiques à l'égard de la politique américaine dans la région. « Ils ont emprunté une mauvaise direction (...) Ils ne connaissent pas la situation en Irak et ne connaissent pas la psychologie des Irakiens », a-t-il déclaré. Et d'ajouter : « Réunir les pays voisins de l'Irak est un bon moyen pour conseiller les Américains et éviter qu'ils poursuivent leurs erreurs », faisant référence aux réunions entre les pays voisins de l'Irak qui se sont tenues à cinq reprises depuis 2003, et dont la dernière a eu lieu au Koweït en février. En réponse à la demande américaine, le directeur de la région du Golfe du ministère iranien des Affaires étrangères a été dépêché à Bagdad en ayant pour mission de rencontrer les dignitaires religieux irakiens, des responsables du Conseil (de gouvernement) transitoire irakien et des dirigeants politiques, a annoncé l'agence officielle Irna. En parallèle, l'administration Bush a également demandé l'aide de ses alliés dans la lutte anti-terroriste, pour sortir de la crise militaire qui secoue l'Irak actuellement. Le Pakistan en fait partie. Le gouvernement local examine une récente demande américaine d'envoi de troupes en Irak pour protéger une mission des Nations unies prévue dans ce pays. C'est ce qu'a indiqué mercredi Masood Khan, le porte-parole du ministère pakistanais des Affaires étrangères, précisant qu'il s'agirait simplement d'« un petit contingent d'hommes spécifiquement chargés de protéger cette mission de l'ONU lorsqu'elle sera sur place ». Il s'agit en effet d'une nouvelle position d'Islamabad vis-à-vis de la guerre en Irak. Allié majeur des Etats-Unis dans la guerre menée contre le terrorisme, le Pakistan a pourtant refusé jusqu'alors de fournir des troupes à la coalition sous commandement américain en Irak, posant pour condition que cette force agisse sous mandat onusien ou international.