Tous les efforts se concentrent pour rééquilibrer nos finances publiques. Des efforts qui commencent à donner leurs fruits puisque la balance démontre de sérieux signes de redressement lors des onze premiers mois de 2015. Ainsi, le déficit, entre les dépenses du Maroc et ses recettes, tend à s'annuler complètement. C'est ce qui se dégage du bulletin mensuel des statistiques des finances publiques publié conjointement par le ministère de l'économie et des finances et la Trésorerie générale du Royaume à fin novembre 2015. Les biens et services continuent à peser sur les dépenses Les dépenses ordinaires ressortent en baisse de 6,6% à fin novembre 2015 en comparaison avec les dépenses à la même période en 2014 pour se chiffrer à 183,726 milliards de dirhams. Ce recul notable serait le résultat de la diminution de 50,6% des émissions de la compensation et de 0,4% des autres biens et services, conjuguée à la hausse de 1,1% des dépenses de personnel et de 14,3% des charges en intérêts de la dette. Pour leur part, les dépenses d'investissement émises marquent une hausse de 1,7%, passant de 46,8 milliards de dirhams à fin novembre 2014 à 47,6 milliards de dirhams à fin novembre 2015, malgré la baisse de 14,1% des charges communes. Aussi, le taux d'engagement global des dépenses ressort à 76% et le taux d'émission sur engagements à 89%, contre respectivement 84% et 88% un an auparavant.
Les recettes s'améliorent... S'agissant des recettes du Trésor, le bulletin de la Trésorerie générale du Royaume relève une timide amélioration des recettes ordinaires, qui se chiffrent à 180,7 milliards de dirhams, avec une hausse de 0,7% provenant de quatre sources différentes. À savoir, en premier, la hausse des recettes douanières de 0,1% avec les droits de douane qui s'améliorent de 0,1%, la TVA à l'importation qui s'est rétractée de 2,6% et les taxes intérieures de consommation (TIC) sur les produits énergétiques qui ont bondi de 6,4%. En second lieu, le bulletin signale une montée de la TIC sur les tabacs manufacturés de 2,6% et la hausse des autres TIC de 4,6%. La troisième source serait la hausse de 3,6% de la fiscalité domestique avec l'IS en baisse de 2,4%, l'IR qui réalise un bond de 9,3%, la TVA à l'intérieur tirée vers le haut de 7%, les droits d'enregistrement et timbre qui baissent de 0,4% et les majorations de retard qui se dynamisent de 33,5%. En ce sens, le bulletin des statistiques des finances publiques relève que «la baisse des recettes de l'IS de 2,4% équivalent à 808 millions de dirhams s'explique pour l'essentiel par le fait que l'année 2014 avait enregistré une rentrée de recettes exceptionnelles liées, notamment à la cession de la Centrale Laitière et par l'IS retenu à la source à l'occasion de la cession d'une partie du capital de Maroc Telecom». Pour leur part, les recettes de la TVA à l'intérieur ont été de 18,7 milliards de dirhams contre 17,5 milliards de dirhams un an auparavant. Elles ressortent en hausse de 7%, soit une augmentation de 1,2 milliard de dirhams, sachant qu'à fin novembre 2014, elles avaient enregistré une baisse de 10,6% équivalente à 2,1 milliards de dirhams (17,5 milliards de dirhams à fin novembre 2014 contre 19,6 milliards de dirhams à fin novembre 2013). Les recettes de la TVA à l'intérieur tiennent compte d'une recette de 234 millions de dirhams suite à l'attribution des licences 4G et de remboursements pour un montant de 4,7 milliards de dirhams à fin novembre 2015 contre 4,6 milliards de dirhams à fin novembre 2014. Enfin, la quatrième source des recettes ordinaires est la baisse de 11,8% des recettes non fiscales résultant essentiellement du recul de 23,7% des recettes de monopole, de la hausse de 126,5% des recettes en atténuation de dépenses de la dette (4,3 milliards de dirhams contre 1,9 milliard de dirhams) et de l'absence de privatisation en 2015 comparativement à 2014 qui a enregistré une recette de 2 milliards de dirhams.
Le solde ordinaire remonte la pente Ainsi, le solde ordinaire du Trésor ressort, à fin novembre 2015, négatif de 3 milliards de dirhams contre un solde négatif de 17,3 milliards de dirhams à fin novembre 2014. Aussi, le déficit du Trésor ressort à 41,6 milliards de dirhams, compte tenu d'un solde positif de 9 milliards de dirhams dégagé par les comptes spéciaux du Trésor (CST), contre un déficit du Trésor de 50,5 milliards de dirhams à fin novembre 2014, compte tenu d'un solde positif de 13,6 milliards de dirhams dégagé par les CST. En ce sens, la Trésorerie générale du Royaume note dans son bulletin que les recettes des comptes spéciaux du Trésor tiennent compte de la rentrée durant le mois de janvier d'un montant de 1,6 milliard de dirhams au titre de la contribution libératoire sur les avoirs et liquidités détenus à l'étranger.