C'est le branle-bas de combat au ministère de l'agriculture et de la pêche maritime. Aziz Akhannouch, le ministre qui chapeaute ce département, a rassemblé le 13 décembre dernier l'ensemble des opérateurs agricoles, producteurs, exportateurs et importateurs de toutes les filières de production et de toutes les régions du Royaume. Il répond ainsi du tac au tac à la toute récente décision du tribunal européen qui a remis en cause l'accord agricole Maroc-UE en vigueur depuis 3 années déjà. Cette rencontre stratégique a, en outre, connu la participation des présidents de la Comader, de la Fédération des Chambres d'agriculture ainsi que les présidents des interprofessions agricoles et des présidents de Chambres d'agriculture. Lors de cette réunion importante, les réactions des professionnels marocains ne se sont pas fait attendre. Ces derniers disent «regretter cet arrêt qui jette de l'ombre sur une relation en constante amélioration entre deux partenaires historiques». Jugeant que la réciprocité est de mise, les opérateurs rappellent à quel point l'accord avait suscité de leur part de multiples engagements. Ces opérateurs agricoles marocains attendent de fait «les mêmes signes d'engagement et de responsabilité de la part de leur partenaire européen». Au ministère de tutelle, on ne cache pas une déception certaine : «Cet incident entame la confiance des opérateurs en un marché dans lequel ils ont consenti plusieurs concessions et de continuels efforts d'adaptation et d'amélioration». L'accord agricole entre le Maroc et l'UE constitue, en effet, un «cadre non négligeable favorisant un développement équilibré de la coopération agricole». De ce fait, «il est inconcevable de remettre en cause ses termes, qui mettent en péril les stratégies et les visions qu'il a permis de construire», indique-t-on auprès du ministère. Les opérateurs agricoles marocains représentant les provinces du Sud ont, lors de cette réunion, exprimé leur indignation quant à une décision qui ne s'est pas embarrassée de les impliquer en tant que premiers concernés par le développement et les intérêts de ces provinces. Ils ont également confirmé leur ferme intention de se dresser devant toute tentative de désinformation en racontant la vraie histoire du développement du Sud marocain. L'ensemble des opérateurs s'est, par ailleurs, entendu sur la mise en place d'un comité de veille qui aura pour principale mission d'accompagner les relations Maroc-UE dans leur volet agricole. Les participants ont enfin insisté sur les grandes possibilités dont dispose aujourd'hui le Maroc grâce à la réussite de sa stratégie agricole, et qui lui permettent d'élargir ses horizons de coopération.