D'après les dires du président de la Comader, la France ne serait pas le seul pays à exprimer son soutien à l'adoption de l'accord agricole. Le 15 février 2012 sera voté l'accord agricole entre le Maroc et l'Union européenne (UE) après 4 années d'attente. Les négociations autour de cet accord auraient-elles enfin abouti ? C'est ce que laisse entendre la position de plusieurs partenaires européens qui est positive, à quelques exceptions. Cela fait quatre années que le Maroc est en négociation avec ses partenaires européens pour le renouvellement de l'accord agricole. Selon Ahmed Ouayach, président de la Comader (Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural), «ceci est dû à quelques difficultés inattendues. Quelques lobbies bloquent le vote de cet accord depuis des années. Il s'agit notamment de certains pays producteurs de tomates et des personnalités tel le député européen José Bové connu pour son hostilité quant à l'adoption de l'accord agricole». En effet, et à quelques jours du vote de cet accord longtemps attendu, des voix s'élèvent pour le dénoncer. Si ce texte a été positivement accueilli par la commission du commerce international de l'UE et par les autorités françaises, des opposants persistent à bloquer son adoption. Pas loin que mardi dernier, le député européen José Bové a défendu à Madrid son opposition à cet accord agricole, appelant des députés «à voter contre», allant même jusqu'à menacer que dans le cas où l'accord est adopté, «les opposants vont saisir la Cour européenne de justice pour le casser car il n'est pas fondé en droit». Ces déclarations n'ont pas tardé à avoir des échos des deux côtés de la Méditerranée. Pour Ahmed Ouayach, «ces déclarations sont infondées et peuvent ternir l'image de notre pays. Cette situation est inattendue d'autant plus que le Maroc bénéficie depuis peu du statut avancé avec l'Europe». Effectivement, ce statut avancé devrait tout naturellement se traduire au niveau de l'échange entre les deux partenaires. Ce qui rend ce blocage davantage injustifié est le fait que le volume global de ces échanges ne dépasse pas 1%. «Ceci nous fait demander s'il n'y a pas de motifs dissimulés, d'ordre politique, qui dictent cette opposition». Même son de cloche chez les autorités françaises qui ont rendu public il y a quelques semaines un communiqué réitérant leur soutien à l'adoption de cet accord qui «représente une étape décisive dans le renforcement des liens entre l'UE et le Maroc». Ce communiqué vient en réponse aux recommandations de José Bové concernant le fait que cet accord serait défavorable aux petits agriculteurs, à l'environnement et aux ressources du Maroc. Dans ce sens, la France précise que l'accord agricole est équilibré, en parfaite cohérence avec le Plan Maroc Vert et il bénéficie à toutes les populations locales du Royaume. Sur cette même vision, Ahmed Ouayach insiste sur le fait que l'accord agricole est «dans l'intérêt de tout le monde, les importations et exportations des deux partenaires vont fleurir». D'après les dires du président de la Comader, ce pays ne serait pas le seul à exprimer son soutien à l'adoption de l'accord agricole. «Je suis sûr que l'accord sera voté. J'ai contacté plusieurs opérateurs qui ont du poids en France, en Allemagne et même en Espagne, ils soutiennent notre position. Ce qui nous laisse très optimistes quant au vote de l'accord agricole cette fois-ci».