L'accord est équilibré et cohérent et offre la possibilité d'exportations des produits européens. Face à un parlementaire, il n'y a pas mieux qu'un parlementaire pour faire du lobbying. - Finances News Hebdo : Qu'est-ce que vous attendez de votre sortie médiatique ? - Ahmed Ouayach : Nous demandons la ratification sans délai de l'accord. Tous les représentants de l'agriculture marocaine, petits et grands, opérant sur le marché national ou à l'exportation, se mobilisent aujourd'hui pour dénoncer cette campagne de dénigrement. En effet, nous considérons que ce texte, qui est le résultat d'un long processus de concertation entre les pouvoirs publics et les opérateurs, permet d'ouvrir de nouvelles perspectives à l'ensemble des filières de l'agriculture de notre pays, tout en prenant en compte la sensibilité économique et sociale de ce secteur. En cela, nous estimons qu'il est en concordance avec les objectifs du Plan Maroc Vert. Par ailleurs, il faut souligner que la ratification de l'accord par l'ensemble des Etats membres de l'UE indique clairement que cet accord est équilibré et offre également des opportunités intéressantes pour les exportations de produits agricoles et agroalimentaires européens vers le Maroc. - F.N.H. : Pensez-vous que cet accord est bloqué dans son ensemble, ou concerne-t-il certaines clauses seulement ? - A. O. : Les parlementaires européens veulent gagner au moins une saison agricole. Car il était prévu de ratifier l'accord en juin et il a été reporté à septembre et maintenant, à titre provisoire, à fin janvier et les parlementaires qui s'y opposent ne semblent pas lâcher prise. Ce que je n'arrive pas à comprendre c'est que les députés européens, qui sont contre, émanent des idéologies diamétralement opposées comme José Bové des verts, les députés du parti populaire espagnol, ou de la Ligue du nord italien qui représente l'extrême droite. Il faut préciser que face à un parlementaire, il n'y a pas mieux qu'un parlementaire pour faire du lobbyng. C'est pour cela que nous interpellons nos hommes politiques, nos partis et notre gouvernement pour entreprendre les pressions nécessaires. Certains députés, notamment espagnols, évoquent le fait que les produits marocains concurrencent les produits de leur pays, d'autres avancent comme argument les normes sanitaires et écologiques, certains parlementaires mettent la pression pour que le Maroc cède sur d'autres accords, notamment ceux de la pêche ou de l'immigration et, enfin, il y a ceux qui sont hostiles à notre intégrité territoriale et qui soutiennent les séparatistes. - F.N.H. : Y a-t-il une chance que vos doléances aboutissent ? - A. O. : Nous annonçons que nous n'accepterons plus que l'on s'en prenne ainsi à l'agriculture marocaine et que nous prenons la parole pour défendre notre secteur, nos emplois et notre avenir. Convaincus que la sagesse et la bonne volonté finiront par l'emporter et que le Parlement européen votera bientôt en faveur de cet accord, nous lançons un appel à nos amis européens pour que cessent ces manœuvres. Le maintien et le développement des relations exemplaires entre le Maroc et l'Union européenne, à travers d'autres accords attendus de part et d'autre, et l'appui concret de l'Europe aux changements démocratiques que connaît notre pays, doivent nécessairement passer par la ratification de cet accord.