Cette étude qui diagnostique la préscolarisation et en mesure l'impact sur le parcours scolaire souligne que le taux de fréquentation du préscolaire est de 48,7%. Dans ce sens en 2014 près de 995 mille enfants âgés de 3 à 5 ans ont déclaré avoir été préscolarisés. Autre chiffre édifiant révélé par cette enquête réalisée en octobre-novembre 2014 auprès de 12500 ménages: le secteur d'enseignement moderne (crèche, maternelle) préscolarise la quasi-totalité (93,3%) suivi de loin du secteur traditionnel (Koutab et Msid) (6,7%). Concernant les langues d'apprentissage au préscolaire, on retrouve l'arabe seule (52,2%) suivie du français-arabe (45,5%) et, de loin, de l'anglais-français-arabe (1,3%).
Concernant les déterminants de l'accès à la préscolarisation, l'enquête indique que ce sont en fait les ménages à taille réduite qui privilégient la préscolarisation des enfants. Ainsi les ménages ayant 2 enfants enregistrent un taux de préscolarisation (55,1%) presque deux fois celui des ménages ayant plus de 3 enfants (29,8%). A cet effet, le HCP souligne que l'aisance matérielle et la pauvreté multidimensionnelle ont un impact sur la préscolarisation. Ainsi globalement, le taux de préscolarisation dans le milieu urbain (72,6%) est 3,7 fois le taux enregistré dans le milieu rural (19,6%). Aussi dans le milieu urbain, le taux de préscolarisation est plus grand dans les strates ‘Luxe et moderne' (81,6%) et ‘Economique et social' (75,3%) que dans les strates ‘Sommaire et clandestin' (65,4%) et 'Ancienne médina' (62,9%). Dans le milieu rural, l'accès à l'enseignement préscolaire s'améliore à mesure que se réduit la distance à la route et aux points d'eau.
En conclusion, les résultats de l'enquête montrent que l'enseignement préscolaire réduit de moitié les déperditions scolaires, améliore la réussite, d'au moins 50%, tout au long de la trajectoire scolaire et majore significativement le capital humain et l'espérance de vie scolaire. Toutefois, "à côté de la régression avérée de sa composante traditionnelle, pourtant accessible, ce secteur d'enseignement affiche, depuis la fin des années 1990, une baisse tendancielle des effectifs préscolarisés, et peine à atteindre les milieux défavorisés dont ceux ruraux", conclut le HCP.