Il faut reconnaître que l'augmentation du nombre de pathologies chroniques telles que le diabète a aggravé la situation au niveau national. La transplantation d'organes et de tissus reste en dessous des besoins épidémiologiques et des résultats espérés par les praticiens. Il n'est pas inutile de rappeler qu'au Maroc la situation est catastrophique avec seulement 0,4 donneur par million d'habitants pour tout type d'organes. Pour répondre à la demande en constante hausse, le Maroc devrait effectuer chaque année 1.000 greffes de cornées, 250 greffes de reins et 300 greffes de moelles épinières. Pour parvenir à ces objectifs, la sensibilisation auprès des citoyens constitue une priorité. C'est d'ailleurs la mission que s'est assignée l'Association marocaine pour le don d'organes et de tissus (AMDOT). Celle-ci, qui a été créés il y a encore un mois, a pour objectif de sensibiliser les Marocains à l'importance du don d'organes et des tissus humains. Elle suscite particulièrement l'intérêt des jeunes dans les établissements scolaires et les universitaires en faveur du don d'organes pour contribuer à une société fraternelle et solidaire. Selon Samya El Alami, membre fondateur et présidente de l'AMDOT, le principal obstacle au don d'organes est le manque d'informations. «De nombreux citoyens aimeraient faire don de leurs organes, mais mal informés ils restent réticents. C'est pourquoi ils doivent bien comprendre que le don d'organes respecte deux principes majeurs : l'anonymat et la gratuité ». La gratuité signifie que toute rémunération en contrepartie du don d'organes est interdite. Elle constitue un frein aux tentatives de trafics d'organes au Maroc. L'anonymat signifie que le nom du donneur ne peut être communiqué au receveur, et réciproquement. Pour Mme El Alami, il est clair qu'il faut promouvoir la culture du don d'organes. «Offrir ses organes ou tissus, à son décès ou de son vivant, est un geste simple et généreux qui sauve des vies. Il améliore le confort de vie d'un malade greffé et de sa famille». Chaque année, ils sont des centaines à attendre avec espoir, mais aussi inquiétude, un organe ou un tissu. Pour plusieurs patients, leur survie en dépend. Le Maroc a la technique, les équipes médicales spécialisées, les centres hospitaliers, mais il manque le point clé dans cette procédure : les organes et la motivation des citoyens.Le pays a franchi un grand pas en permettant désormais de prélever des cellules hématopoïétiques sur une personne mineure au profit de son frère ou de sa sœur. Une mesure primordiale pour sauver la vie des enfants dont le pronostic vital est engagé et nécessitant une intervention rapide. Actuellement, seules les greffes de la cornée, des reins et du foie sont réalisées au Maroc. Pour les autres, à savoir celles du cœur, du pancréas, des intestins et des poumons, les patients n'ont d'autre choix que de se déplacer à l'étranger pour subir ce genre d'opérations. L'association en bref
L'Association marocaine pour le don d'organes et de tissus (AMDOT) a été constituée le 16 septembre 2015. Il s'agit de la première association nationale qui ambitionne de devenir une locomotive pour promouvoir le don d'organes et de tissus au Maroc. Sa fondatrice, Samya EL Alami, s'est inspirée du modèle français que représente la Fédération France Adot. L'association réunit des bénévoles de diverses professions (médecins, pharmaciens, ingénieurs informaticiens…). Des médecins et des chirurgiens de renommée nationale et internationale ont fait part de leur disponibilité pour apporter leur expertise et leur expérience à l'association.