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Il tue son ami pour 300 dirhams!
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 23 - 03 - 2002

Abdelilah et Bouchaïb sont deux amis. Au chômage depuis une dizaine d'années, ils passent leur temps à ruminer de mauvaises pensées et à consommer du vin.
La mère d'Abdelilah est sur les nerfs. Elle attend depuis plus de quatre heures que le verdict tombe. Elle retient ses larmes et tente de calmer sa belle-fille, de l'apaiser. Elle lui demande de ne plus pleurer devant ses deux enfants ; Ali, sept ans et Mohamed, dix ans.
La belle-fille essuie ses larmes, se tourne vers sa belle-mère, balbutie : «mais pourquoi a-t-il fait ça ?» Ses deux garçons la regardent avec compassion. Sa belle-mère pousse un long soupir. «C'est son destin, ma fille…on ne peut pas échapper à son destin…», lui dit-elle. «Ce n'est pas une question de destin, mais de cupidité et d'absence de responsabilité envers moi et envers ses enfants…», rétorque l'épouse. Sa belle-mère n'ajoute plus un mot. Elle ne veut pas blesser sa belle-fille parce qu'elle a beaucoup d'affection pour elle. Sauf exceptions, généralement, ce n'est pas toujours le grand amour entre une belle-mère et sa bru –et vice-versa. La mère et l'épouse d'Abdelilah font partie de ces exceptions. La raison : la mère connaît la méchanceté de son fils et la tendresse de sa belle-fille, qui ne ménage aucun effort pour préserver son foyer. Elle travaille chez des familles et vend parfois des bonbons, des mouchoirs et des cigarettes au détail. C'est elle, seule, qui se charge de subvenir aux besoins de sa petite famille. A 36 ans, Abdelilah se soucie de sa famille comme d'une guigne. Il ne pense qu'à sa dose quotidienne de vin rouge. Il chôme depuis une dizaine d'année. Et ne fait pas le moindre effort pour se trouver un job. Nul ne l'encourage à travailler. Son voisin et ami Bouchaïb, qu'il accompagne le plus souvent est un super-fainéant, qui ne pense pas, lui non plus, au travail. A quarante ans, il est père d'une fille. Après avoir passé plusieurs années en France, en compagnie de sa mère, il a été refoulé après avoir purgé une peine d'emprisonnement de cinq mois ferme pour vol. Il est l'unique enfant de sa mère qui est restée dans l'Hexagone. Elle le rejoint de temps en temps, après avoir encaissé sa maigre pension de retraite. Elle lui verse de l'argent sans compter. Elle se montre très généreuse avec elle, ainsi qu'avec son épouse et leur fille unique.
Avril 2001. la mère de Bouchaïb vient d'arriver de France. Bouchaïb est plein de joie. Car il sait qu'il aura de l'argent. Il se confie certainement à son ami et voisin, Abdelilah, auquel il paie de temps à autre des bières et une bouteille de vin rouge. « Pourquoi ne viendrais-tu pas chez moi pour qu'on s'enivre ensemble ?... », propose Abdelilah à Bouchaïb. Ce dernier accepte, d'autant plus que l'épouse d'Abdelilah est à son travail. Jeudi 12 avril. Les deux amis sont chez Abdelilah, attablés autour de plusieurs bouteilles de vin rouge. Ils discutent et s'enivrent. L'alcool aidant, et sans raison apparente, les esprits chauffent et les échanges d'insultent fusent. Abdelilah se dirige vers la cuisine, ouvre un tiroir, se saisit d'un couteau et rejoint Bouchaïb qui s'est remis à boire. Il le larde de coups successifs. Comme s'il avait un compte à régler avec lui. Abdelilah ne s'arrête que lorsqu'il s'aperçoit que son compagnon de beuveries est passé de vie à trépas. Abdelilah lui fouille les poches, trouve trois billets de cent dirhams, lui ôte la montre qu'il avait au poignet et quitte la chambre. L'épouse arrive, trouve la porte ouverte, la pousse. Elle n'en croit pas ses yeux. Son voisin, Bouchaïb est poignardé et gît dans une mare de sang. Horrible. Elle avise la mère de Bouchaïb, avant d'alerter la police. « Qui l'a poignardé sauvagement avec douze coups de couteau ? », s'interroge le chef de la brigade de la police chargé de l'affaire. L'enquête conclura rapidement que c'est Abdelilah. Le silence règne dans la salle d'audience n°7 de la Cour d'Appel de Casablanca. La Cour entre.
L'assistance retient son souffle. Le président ouvre le dossier n 580/05/2001 et rend son verdict : « Abdelilah est jugé coupable pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner, vol qualifié, ivresse et après lui avoir accordé des circonstances atténuantes, la Cour le condamne à 30 ans de réclusion criminelle ». Sa mère pousse un hurlement avant de s'évanouir. Sa bru essaie de la ranimer, ses deux pauvres gosses traînant derrière elle.


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