Le parti de l'Istiqlal (PI) bouillonne. En dépit d'une deuxième position en termes de sièges dans les dernières élections, la gestion du secrétaire général du parti, Hamid Chabat, du processus électoral est pointée du doigt. La situation est telle que les jours de Chabat à la tête de l'un des plus anciens partis politiques du pays sont désormais comptés selon les observateurs de la scène politique et partisane. Réuni vendredi dernier, le comité exécutif du PI annonce, en effet, l'organisation d'un congrès national dans quatre mois. Le comité a également convoqué une nouvelle session pour le conseil national de l'Istiqlal le 17 octobre prochain. «Le comité propose un ordre du jour pour le conseil national comprenant une évaluation du processus électoral ainsi que l'élection de la commission préparatoire du prochain congrès général du parti», annoncent les membres du comité exécutif dont la réunion a été maintenue ouverte pour prendre les mesures nécessaires tout de suite en cas de besoin. Et pour cause : la réunion du comité a été une occasion pour débattre des informations ayant filtré dans les médias concernant les accusations que le ministre de l'intérieur aurait portées contre Chabat. Ce dernier aurait ainsi tenté de faire chanter l'Etat pour obtenir la présidence de la région Fès – Meknès. «Le comité se dit très surpris pour ces propos, s'interrogeant sur la nature de ce chantage et demandant la mise à la disposition de l'opinion publique de tous les éclaircissements à ce sujet», explique la même source. Ces développements arrivent alors que le secrétaire général du parti de l'Istiqlal avait décidé au début de la semaine dernière et à la surpise générale de divorcer avec l'opposition et soutenir le gouvernement actuel dirigé par le Parti de la justice et du développement (PJD). Ce revirement n'a cependant pas été officialisé par la direction du parti. Il semblerait même que les Istiqlaliens soient partagés sur ce point. D'ailleurs, le comité exécutif du parti a signalé que les anciennes décisions du conseil national restent toujours valables en attendant la prochaine session du conseil. Autrement, le PI reste dans l'opposition, dans ce qui ressemble à un désaveu pour Hamid Chabat. Ce dernier avait déjà affirmé qu'il démissionnerait de son poste de secrétaire général si le PI n'obtenait pas la première place dans les élections communales et régionales. Pour le moment, Chabat n'est pas encore passé à l'acte ouvertement, sans nul doute parce qu'il doit d'abord préparer sa retraite...