France. Les fameuses 500 signatures «parrainages» nécessaires à toute candidature officielle à l'élection présidentielle tardent à venir pour certains prétendants qui se plaignent de «pressions» et de «menaces». A l'image de la candidate du Mouvement écologiste Cap-21, Corinne Lepage, les petits candidats parlent depuis plusieurs jours de «pressions et menaces» exercées sur les maires pour les parrainages. Car, selon l'article 58 de la Constitution française, tout prétendant à l'élection présidentielle doit valider sa candidature par le recueil de 500 signatures d'élus locaux et régionaux. Des «parrainages» qui doivent ensuite être approuvés par le Conseil constitutionnel, chargé de «veiller à la régularité» de l'élection, avant le 2 avril. «J'ai dit très clairement qu'il y avait eu des pressions, voire des menaces sur quelques élus, ce que je trouve intolérable dans un pays démocratique», a déclaré ce jeudi l'ex-ministre de l'Environnement. Ces propos sont en tous cas venus conforter ceux du leader d'extrême droite qui craint plus que tout une élimination prématurée qui marginaliserait encore plus son parti. Victime d'un complot dont Jacques Chirac et son équipe seraient les auteurs, Jean-Marie Le Pen a même déposé une plainte en «référé liberté» devant le tribunal administratif de Paris mercredi. Alain Vizier, son porte-parole, a précisé qu'il manquait «toujours une centaine de signatures» au président du Front national. Dans un «appel républicain aux élus», diffusé lundi, celui-ci a rappelé que «la démocratie, c'est d'abord tolérer la présence et la représentativité de ceux dont on ne partage pas l'opinion»… Si la plupart des petits candidats pourraient ne pas dépasser cette phase «éliminatoire», ils ne sont cependant pas les seuls à quémander des parrains. Jean-Pierre Chevènement a ainsi avoué lundi qu'il n'avait toujours pas les 500 parrainages indispensables… Et il a lui aussi fait état de «pressions (…) de la part d'un certain nombre de notables installés». «C'est toujours difficile de faire que les promesses se convertissent en parrainages officiels» a ajouté le leader du Pôle républicain qui, «pour le moment, ne pense pas utile de défrayer la chronique avec ce genre de choses». Chez les Verts, qui n'arrivent pas à compter leurs signatures, on crie surtout à l'incohérence. Réagissant sur le parrainage, le directeur de campagne du candidat Mamère, Jean-Luc Bennhamias, a déclaré que «sur le principe, c'est complètement fou, c'est ahurissant» tout en qualifiant ce système juridique d'«administratif et totalement français». Un système en tout cas particulièrement boycotté cette année par les 45.000 élus locaux que compte la France. Jean-Louis Borloo, porte-parole de l'UDF - maire de Valenciennes - y voit d'ailleurs un moyen pour les élus de «manifester leur exaspération face à leurs difficultés concrètes sur le terrain». Jean-Paul Delevoye, président de l'Association des maires de France et membre du RPR (parti de M. Chirac), souligne aussi «la fracture qui existe entre le débat politique national et le débat local». Alain Madelin (Droite libérale), Arlette Laguiller (Lutte Ouvrière), Robert Hue (Parti Communiste), Daniel Gluckstein (Parti des Travailleurs) et la dissidente UDF Christine Boutin, ont pour leur part déjà rempli cette partie du contrat…