Les réalisateurs marocains contactés par ALM par téléphone (voir vidéos) sont unanimes par rapport à l'interdiction de la sortie au Maroc du film «Much Loved» de Nabil Ayouch. Lahcen Zinoun, Abdelkarim Derkaoui et Jilali Ferhati refusent toute censure. Pour Lahcen Zinoun (voir vidéo ci-dessous), il s'agit d'un autodafé qui s'insurge dans le pays contre les règles, les lois, la liberté d'expression et de création. «Nabil Ayouch est un artiste, c'est est un catalyseur. Il n'a fait que refléter une réalité de notre pays. Bien fait ou mal fait ? On ne peut pas le juger puisque personne n'a vu le film. Ce qui est délirant », a-t-il expliqué. Pour sa part, le cinéaste Abdelkarim Derkaoui (voir vidéo ci-dessous) déclare que cette censure prend pour otage l'intelligence et la liberté du public : « les Marocains sont assez murs et intelligents. A eux de choisir de voir ou pas ce film». De son côté, Jilali Ferhati (voir vidéo ci-dessous) estime que la décision du ministère de la communication de censurer le Much Loved est précipitée. «D'autres voies auraient pu être prises au lieu d'interdire le film, notamment son interdiction au moins de 18 ans», relève-t-il.