Une situation qui fait du Royaume un vaste chantier de réformes entraînant des mutations structurelles et un dynamisme remarquable de l'activité économique du pays qui n'a cessé de se consolider depuis la fin des années 90. C'est ce qui se dégage de la nouvelle édition du tableau de bord des indicateurs macroéconomiques publiée par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) relevant du ministère de l'économie et des finances. Une étude réalisée dans l'objectif de mieux cerner ces évolutions et ces mutations structurelles de l'économie marocaine et faire ressortir les principales tendances de l'économie marocaine depuis 1990. Des réformes stratégiques pour le pays Le Maroc a réussi à incorporer les fruits des réformes et les acquis du passé récent à son modèle de développement économique. Ce modèle a été fondé sur la consolidation de la croissance endogène par le renforcement de l'investissement public, l'amélioration du pouvoir d'achat des citoyens et par la poursuite du processus de diversification et d'amélioration de la compétitivité du tissu productif. Cet appui aux fondamentaux de la croissance a été couplé à des efforts visant l'amélioration du profil des finances publiques et l'accompagnement des stratégies sectorielles pour une meilleure implication du monde de l'entreprise. En ce sens, grâce à l'éventail de réformes structurelles engagé par le Royaume, l'économie marocaine s'est inscrite dans une phase de croissance conforme à son potentiel d'environ 5% et a su capitaliser sur ses acquis pour consolider davantage ses fondamentaux macroéconomiques, abordant ainsi dans des conditions relativement confortables la crise financière internationale. Une obstacle majeur : la crise… La dernière crise économique et financière mondiale a mis en exergue les fragilités structurelles de notre économie qui risquent de constituer une entrave à l'avènement d'une croissance pérenne et inclusive à moyen et long termes. Ces fragilités concernent, notamment, la contribution négative du commerce extérieur à la croissance économique, en raison des limites et de la lenteur du processus de diversification de l'offre exportable conjuguée au poids important des importations, à la forte dépendance énergétique, à la faiblesse du rendement du système éducatif national, à la faible adéquation entre la formation et l'emploi et au manque de coordination, de convergence et d'intégration des stratégies sectorielles qui limite leur efficacité et leur impact effectif sur le citoyen. Compétitivité : Le Maroc à la traîne La part du marché mondial détenue par le Maroc a quasiment stagné entre 2000 et 2013. Cette part s'est située autour de 0,11% durant la période 2000-2007 et de 0,12% durant la période 2008-2013. À l'opposé de la tendance marocaine, les principaux concurrents du Maroc ont consolidé leurs parts de marché entre 2000 et 2013. En effet, les pays tels que la Chine, l'Inde, la Pologne, le Brésil, la République Tchèque, la Turquie, la Corée du Sud, le Chili, le Singapour et la Hongrie affichent une part importante dans le marché mondial et améliorent continuellement leurs positions exportatrices. Il convient, toutefois, de relever que sur la période 2008-2013, la part du Maroc dans le marché mondial s'est inscrite dans une tendance haussière, après quatre années de baisse successives, pour se situer à 0,117% en 2013. Ce ratio a atteint son niveau le plus élevé (0,122%) en 2008, en lien, notamment, avec la croissance importante des exportations des phosphates et dérivés au cours de cette année, alors que la part de marché la plus faible (0,10%) a été enregistrée en 2006, en raison d'une croissance moins dynamique des exportations marocaines comparé avec les importations mondiales. Demande étrangère : L'UE en recul La demande étrangère en volume adressée au Maroc a connu une progression continue au cours de la décennie 2000. Elle a été de moins en moins rapide durant la période 2008-2013 (1%) en comparaison avec la période 2000-2007 (5,5%), et ce, en rapport avec la récession au niveau de l'économie mondiale à partir de 2009. A noter que la croissance de la demande mondiale atteindrait 3,1% pour l'année 2014 et 4,1% pour l'année 2015. De même, le rythme de croissance de la demande adressée au Maroc émanant de l'Union européenne a baissé de 4,9 points, passant de 5,1% durant la période 2000-2007 à 0,17% durant la période 2008-2013. Cette baisse de la demande de l'Union-européenne adressée au Maroc est corroborée par la dépréciation de 4,8 points qu'a connue le taux de change effectif réel durant la période 2008-2013, pour se situer à 97,4 en 2013.