Un attentat suicide a fait mercredi huit morts parmi les passagers d'un autobus dans le nord d'Israël, dont le kamikaze, quelques heures avant une réunion cruciale pour la proclamation d'une trêve entre Israël et les Palestiniens. Un interlocuteur anonyme se réclamant du Jihad Islamique a revendiqué par téléphone la responsabilité de l'attentat, qui s'est produit avant une réunion prévue mercredi de la haute commission de sécurité israélo-palestinienne sous la présidence de l'émissaire américain Anthony Zinni, avec la participation de représentants de la CIA. Selon la coopérative de transport propriétaire de l'autobus, « le kamikaze a fait exploser la charge qu'il transportait à l'arrière de l'autobus qui était plein et reliait Tel-Aviv à la ville de Nassiriya (Nazareth) dans le nord d'Israël ». L'attentat a également fait 34 blessés dont 6 grièvement. Citée par la radio publique israélienne, la même source a ajouté que les passagers étaient dans leur majorité des Arabes israéliens qui se rendaient sur leur lieu de travail. Comme il fallait s'y attendre, Israël a accusé le président palestinien Yasser Arafat de ne pas avoir donné d'ordres pour empêcher les attaques contre Israël. Un porte-parole du gouvernement Sharon a déclaré qu' « il est temps que l'Autorité palestinienne prenne les choses en mains et impose aux différents groupes palestiniens un cessez-le-feu, faute de quoi la mission de l'émissaire américain Anthony Zinni risque d'échouer », a-t-il ajouté. De son côté, un haut responsable américain a fait savoir que cet attentat suicide montre que Yasser Arafat doit faire tous les efforts possibles afin de mettre un terme à la violence s'il veut rencontrer le vice-président américain Dick Cheney, qui achève une tournée au Proche-Orient. Selon la radio militaire israélienne, la réunion de la haute commission mixte de sécurité devait être consacrée à une éventuelle proclamation d'un cessez-le-feu par Israël et les Palestiniens. La même source a ajouté que le général Zinni avait l'intention de proclamer un cessez-le-feu permettant d'entamer des discussions sur l'application du plan Tenet. A Al-Qods, le cabinet de sécurité était réuni sous la présidence du Premier ministre Ariel Sharon. Et les chefs des principaux services de renseignements doivent présenter des rapports sur la situation. La direction palestinienne a condamné l'attentat. Un communiqué de l'agence officielle WAFA souligne que « l'Autorité palestinienne condamne l'attentat suicide de Umm El Fahem. Notre peuple n'accepte pas qu'un quelconque Palestinien s'attaque à des civils sur le territoire israélien». « Nous ne voulons pas voir échouer les efforts internationaux, y compris la mission (de l'émissaire américain) Anthony Zinni pour obtenir un cessez-le-feu afin d'appliquer le plan Tenet et le rapport Mitchell », poursuit le communiqué. «Les efforts de la direction palestinienne se concentrent sur le cessez-le-feu, la levée du bouclage et sur la fin des punitions collectives imposées (par Israël)» contre les Palestiniens, ajoute le communiqué qui exige «l'arrêt de toute opération contre des civils en Israël». Réunie mardi soir à Ramallah, en Cisjordanie, sous la présidence de Yasser Arafat, la direction palestinienne avait annoncé qu'elle était «entièrement prête» à appliquer le plan américain Tenet sur un cessez-le-feu avec Israël. L'armée d'occupation israélienne avait annoncé mardi avoir achevé son retrait des zones autonomes palestiniennes qu'elle occupait encore, en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza, levant le principal obstacle à la proclamation d'un cessez-le-feu. Deux Palestiniens avaient été tués mardi soir lors d'un échange de tirs après avoir mené une attaque en Israël à une trentaine de kilomètres au sud-ouest d'Al-Qods contre des gardes frontières, dont deux ont été blessés. Un groupe lié au mouvement Fatah, le Front de l'armée populaire-bataillons du retour, a revendiqué l'attaque. L'armée israélienne a annoncé également avoir arrêté lors de deux opérations distinctes menées en Cisjordanie, huit Palestiniens soupçonnés d'être impliqués dans des attaques anti-israéliennes.