«Nous avons des enjeux et des défis. Tout en développant la production avec des visées à l'export, notamment pour l'Afrique subsaharienne, nous devons focaliser nos actions sur la promotion de la consommation des divers produits laitiers», insiste Jacques Ponty, président-directeur général de Centrale Laitière Danone Maroc et vice-président de la Fédération interprofessionnelle marocaine du lait (Fimalait), lors d'une conférence organisée mercredi au SIAM sur le thème «Le lait : une composante essentielle de l'alimentation et un facteur de valorisation de l'amont agricole». En effet, la consommation de lait au Maroc est largement au-dessous de la recommandation de l'OMS, qui est de 90 litres par an et par habitant, avec seulement 22 litres. Les professionnels du secteur indiquent que les bienfaits du lait sur la santé sont fondés sur des preuves scientifiques crédibles et qu'au Maroc, où les carences sont encore trop nombreuses, la consommation devrait être encouragée. La Fimalait note que, depuis deux ans, la consommation du lait est en déclin au Maroc. L'année dernière, elle a enregistré une baisse inquiétante de 5,5%, selon la même source. Il faut rappeler que le gouvernement du Maroc, représenté par Mohamed Boussaid, ministre de l'économie et des finances, et Aziz Akhannouch, ministre de l'agriculture et de la pêche maritime, a procédé lundi 27 avril 2015 à la signature d'un contrat programme avec la Fédération interprofessionnelle marocaine du lait (Fimalait) en marge de la 8ème édition des Assises de l'agriculture. Doté d'une enveloppe budgétaire de 6,6 milliards de dirhams, ce contrat programme couvrant la période 2015-2020 vise le renforcement du rôle de la filière lait dans la garantie de la sécurité alimentaire, l'encouragement de la valorisation de la production de la filière pour une meilleure valeur ajoutée ainsi que la diversification de l'offre destinée au consommateur. Pour ce faire, ce contrat programme, qui permettra à terme la création de plus de 40.000 emplois directs, et une augmentation significative de la production de lait de 2,4 à 4 milliards de litres, s'articule autour de 3 grands axes. Le développement de l'amont et de l'aval de la filière en plus de l'appui à la mise à niveau de la filière et des organisations professionnelles. La filière lait, placée au cœur de la stratégie arrêtée dans le cadre du Plan Maroc Vert, connaîtra ainsi à l'horizon 2020 une augmentation du cheptel laitier qui passera de 1.200.000 à 1.330.000 têtes et une amélioration de la structure génétique du cheptel. Elle connaîtra aussi une meilleure intégration dans l'environnement économique national et international, et ce à travers la mise en place, le suivi et l'évaluation des programmes visant l'amélioration de l'efficience de la filière laitière et l'encouragement de la valorisation du lait pour une meilleure valeur ajoutée et une meilleure disponibilité. Il est aussi question d'une orientation des nouveaux investissements vers les structures privées dans le cadre des projets intégrés et d'agrégation.