L'Afrique subsaharienne au cœur du débat à la dixième édition du Salon international de l'agriculture au Maroc (SIAM) qui se tient du 28 avril au 3 mai 2015 à Meknès. Lors de la cérémonie d'ouverture de la journée franco-marocaine, Aziz Akhannouch, ministre de l'agriculture et de la pêche maritime, a de prime abord souligné l'intérêt commun entre le Maroc et la France pour le développement de l'agriculture en Afrique. «Vous savez, les deux thématiques choisies pour l'ouverture des séminaires du SIAM 2015 étaient au cœur de la dernière réunion que nous avons eue avec notre homologue francais Stéphane Le Foll. Le partenariat agricole et agroalimentaire franco-marocain pour le développement de l'Afrique subsaharienne et la valorisation des produits alimentaires méditerranéens de qualité sont deux sujets d'extrême importance qui concernent aussi bien le Maroc que la France», a souligné le ministre de l'agriculture et de la pêche maritime, mercredi 29 avril 2015, au SIAM. En effet, les relations économiques entre le Maroc et l'Afrique subsaharienne se sont considérablement renforcées ces dernières années sous l'impulsion des plus hautes autorités marocaines qui ont fait de l'Afrique une priorité de la politique extérieure. D'ailleurs, les investissements directs marocains à l'étranger sont de plus en plus tournés vers l'Afrique. Sur la même longueur d'onde, les autorités françaises accordent une grande importance à ce secteur dans cette région du monde. «Les intérêts conjoints entre nos pays concernant le secteur agroalimentaire sont très importants. Plusieurs réussites franco-marocaines peuvent d'ailleurs être citées comme par exemple Centrale Laitière / Danone ou encore plus récemment Lesieur Cristal / Avril. Le spectre de nos perspectives de collaboration est très vaste : les échanges commerciaux, les investissements d'entreprises françaises au Maroc mais également d'entreprises marocaines en France, et enfin la possibilité que représente le Maroc en tant que hub ou plate-forme pour investir dans le continent africain. Les marchés africains présentent aujourd'hui une dynamique de consommation très importante sur les produits alimentaires. Je suis convaincu que des «success stories» pourraient être réalisées conjointement avec nos partenaires français», a ajouté M. Akhannouch. Il est clair que la France et le Maroc partagent les mêmes ambitions de renforcer la coopération Sud-Sud avec le continent africain et en particulier l'Afrique subsaharienne. Les départements en charge de l'agriculture en France et au Maroc pourraient ainsi sceller un partenariat fructueux ayant pour objectif d'appuyer les pays africains dans la réalisation de leurs ambitions de développement. «Je suis confiant que ce cadre de coopération constituera un pilier nouveau dans l'édifice de partenariat que nous construisons ensemble. Considérant l'excellence des relations entre le Maroc et la France, la disponibilité dont fait preuve la France et les opportunités multiples de coopération qui s'offrent dans le domaine agricole et agroalimentaire en Afrique, je réitère mon souhait de consolider encore davantage nos relations de coopération et de développer un modèle de coopération triangulaire performant en faveur des pays du Sud», a conclu le ministre de l'agriculture et de la pêche maritime. Par ailleurs, et en marge de la journée franco-marocaine, deux conventions ont été signées en présence de M. Akhannouch, Tariq Sijilmassi, président du directoire du Crédit Agricole du Maroc, Jaques Ponty, président-directeur général de Danone Maroc, et Xavier Beulin, président du Groupe Avril. La première porte sur le renforcement de la recherche appliquée et l'encadrement technique des producteurs dans le domaine des cultures oléagineuses. L'objectif est de définir les modalités de mise en œuvre et de financement des programmes de la recherche appliquée et de l'encadrement technique des producteurs dans le domaine des cultures oléagineuses visant l'amélioration des performances de la filière des cultures oléagineuses pour la période 2015-2020. Cette convention implique la Fédération interprofessionnelle des oléagineux (Folea) et le ministère de tutelle pour un engagement financier de 10 millions de dirhams. La deuxième convention concerne la commercialisation des semences oléagineuses. Il s'agit de la réalisation d'essais variétaux et techniques relatifs aux semences oléagineuses et de colza, de la promotion et commercialisation des semences oléagineuses des variétés demandées par le Groupement des industriels oléaginaux du Maroc (GIOM), via le réseau de distribution Sonacos, de la relance de la multiplication des variétés d'oléagineux et de colza ainsi que de la formation au profit des agriculteurs et techniciens en matière de production et d'industrialisation des oléagineux.