Le dialogue social atteint une étape décisive. Un nouveau round du dialogue social vient d'avoir lieu à Rabat. Le ministre délégué chargé de la fonction publique et de la modernisation de l'Administration, Mohamed Moubdii a rencontré à la tête d'une délégation composée des représentants de plusieurs départements ministériels, les syndicats les plus représentatifs. Les deux parties se sont réunies dans le cadre de la commission du secteur public. La rencontre avait cependant, mal démarré. Les deux parties sont même passées à côté d'une suspension de la réunion en raison de la méthodologie proposée par Moubdii. «Le ministre nous a proposé de créer plusieurs sous commissions qui allaient travailler chacune sur une thématique particulière. Les syndicats ont tout simplement rejeté cette proposition qui est de nature à nous faire perdre du temps à tous. C'est d'autant plus vrai que les syndicats aspirent à conclure un accord avec le gouvernement dans les plus brefs délais», affirme Soulayk Noureddine, représentant de l'Union marocaine du travail (UMT) au sein de la commission du secteur public. Et de poursuivre : «De notre côté, nous avons proposé au gouvernement d'organiser une réunion d'un, de deux ou de trois jours pour boucler les dossiers mis sur la table. Après un moment de négociations, nous avons convenu avec la délégation gouvernementale de nous rencontrer le 11 mars dans le cadre d'une réunion continue pour traiter tous les points en suspens». Un accord doit être par la suite officialisé, du moins, si tout va bien lors des négociations. En effet, les syndicats ont deux conditions pour continuer le dialogue. La première concerne l'engagement du gouvernement à améliorer les revenues des fonctionnaires alors que la seconde est relative à la mise en œuvre de neuf points toujours en suspens dans l'accord du 26 avril 2011 avec le gouvernement Abbas El Fassi. «Le ministère de la fonction publique a pour la première fois reconnu, que 9 points de l'accord d'avril 2011 n'ont toujours pas été exécutés plus de trois années après. Les neuf points concernent notamment la révision de la grille des salaires, le changement du statut fondamental de la fonction publique, les indemnités de logement, la refonte du système de notation des fonctionnaires, les accidents et maladies du travail, la sécurité et santé sur les lieux du travail, la création de nouveaux grades ainsi que la formation continue», a fait savoir Soulayk. Et de conclure : «Soit le gouvernement accepte ces deux conditions, soit il les refuse. Dans ce cas, les syndicats devront prendre une décision sur le maintien de leur participation au dialogue». Le hic, c'est que les travaux des autres commissions notamment celle de la réforme de la Caisse marocaine des retraites (CMR), dépendent des résultats des négociations sectorielles entre les partenaires sociaux. Pour rappel, la commission de la réforme de la CMR a été la première à se réunir. Mais les syndicats se sont finalement retirés en attendant les résultats des négociations sur la hausse des salaires et l'exécution de l'accord de 2011. A noter que les autres commissions créées par le gouvernement et les syndicats concernent les élections professionnelles ainsi que le secteur privé. Les syndicats espèrent trouver un accord final avec l'Exécutif au cours de ce mois de mars ou du moins avant la Fête du travail le 1er mai prochain.