Maintenant la même vitesse de croisière, le Salon Halieutis continue à séduire les professionnels mais aussi à tenir ses promesses. La troisième édition de ce salon, tenue du 18 au 22 février dans la ville d'Agadir, a été l'occasion pour scruter les opportunités de coopération et dresser le bilan des avancées et des difficultés qu'il faut pallier. Dans ce sens, un accord de jumelage au profit de l'aquaculture, d'une durée de six mois, a été signé avec l'Union européenne. Notons qu'afin de faire décoller le secteur de l'aquaculture, trois zones prioritaires ont été définies par les plans d'aménagement. Ces trois zones d'Oued Eddahab-Lagouira, la région du Souss-Massa-Drâa et la Méditerranée font l'objet de planification à des fins aquacoles. Le ministre de l'agriculture et de la pêche maritime a annoncé, dans ce sens, le lancement prochain d'un appel à manifestation dans la région d'Oued Eddahab-Lagouira en avril prochain. La surface allouée à ce projet est de l'ordre de 27.000 hectares. Il permettra la production de 117.000 tonnes de mollusques, algues et poissons (soit 58% de l'objectif fixé par Halieutis en 2020). Ces projets viendront en complément des conventions d'investissement, portant sur la création de 9 fermes aquacoles et de 2 écloseries en Méditerranée et à Dakhla. Le salon a également été une occasion pour la célébration de la 30ème année de la coopération maroco-japonaise. Une coopération qui a permis, selon Aziz Akhannouch, au Maroc de structurer ce secteur de manière très significative. L'accord qui a débuté en 1985 a permis un transfert du savoir japonais vers le Maroc en matière de recherche scientifique halieutique, formation maritime ainsi que dans le volet d'appui du Japon au Maroc dans la mise en place des infrastructures et logistique et plus précisément via la construction des villages de pêcheurs, des laboratoires, centres de valorisation et des établissements dédiés à la formation. Une invitation a dans ce cadre été lancée à la délégation japonaise pour se pencher sur les opportunités d'affaires au Maroc dans les volets de la pêche, de l'aquaculture, la valorisation et l'agroalimentaire. Cette troisième édition a, en outre permis de faire le point et booster la coopération avec la Fédération de Russie qui a été représentée, lors de cette édition d'Halieutis, par le vice-ministre de l'agriculture et président de l'Agence fédérale de la pêche, Ilya Vassilievitch Shestakov. Rappelons que la coopération entre le Maroc et l'URSS a commencé en 1978 avant d'être reconduite avec la naissance de la Fédération de Russie en 1992. L'accord qui a été conclu en 2013 pour une durée de 4 ans accorde un quota de pêche annuel de petits pélagiques dans le stock C de 100.000 tonnes à 10 navires russes. Notons que cet accord comprend également une coopération en matière scientifique (campagnes de prospection halieutique) et des bourses d'études en faveur des étudiants marocains. S'alignant sur la politique nationale de rapprochement avec les autres pays de l'Afrique, cette édition du salon a connu une grande présence des représentants de la Comhafat. Plus de 22 représentants étaient présents à cette édition dont la Côte d'Ivoire qui en a été désignée invitée d'honneur. Pour rappel, la coopération entre les deux pays (Maroc-Côte d'Ivoire) a permis le lancement de deux projets d'envergure en Côte d'Ivoire. Notons dans ce sens la réalisation d'un point de débarquement aménagé à Locodjro dans le district d'Abidjan. Un deuxième projet de mise en place d'une unité de transformation est initié par le Groupe Unimer. Le lancement des travaux débutera prochainement. Ceci étant, et toujours dans le même esprit de rapprochement et de renforcement des relations de coopération avec les pays voisins, le ministre mauritanien des pêches et de l'économie maritime était présent lors de cette édition. La rencontre des deux ministres a été soldée par la volonté de dynamiser les activités de coopération halieutique entre les deux pays et de relancer les commissions sectorielles. Il est à noter que la production halieutique de la Mauritanie est de l'ordre de 80.000 tonnes.