Hassan Hakmoun, qui vit aujourd'hui entre plusieurs pays, passant de New York à Londres, donnant des concerts aux quatre coins du monde, a marqué l'année 2014. Il ouvre 2015 avec une actualité tout aussi chargée et passionnante qu'il a fini l'année. En effet, on s'en souvient, tant la couverture médiatique en Europe et aux Etats-Unis a été importante, le gnawi jazzman, Hassan Hakmoun, est passé d'un festival à un autre, avec toujours la même énergie, la même fougue et surtout cette magnifique présence qui est la sienne sur scène. Déjà en septembre 2014, il était à Chicago pour le Chicago World Music Festival. Parmi les grands rendez-vous de ce début d'année, le Hubbard Dance Street à Chicago aux USA. Un grand classique du genre qui permet à l'artiste marocain, déjà une icône outre-Atlantique, d'ajouter de nouvelles performances à son parcours très fourni. Ce grand concert fait écho à une autre virée de Hakmoun, quand il a posé ses valises à Minneapolis pour un concert d'envergure. Sans oublier les sensations fortes laissées lors du Tadasana festival à Santa Monica en Californie. Là où passe le grand maâlem marocain, c'est toujours avec autant de présence sur scène, un public survolté, le tout bercé par les rythmes du chaman guérisseur, qui, au fil des années, d'un concert à un autre, a appris à distiller sa musique comme des remèdes médicaux, à doses homéopathiques. Une musique de transe, une musique de scène, un répertoire endiablé, avec de très grands musiciens. Pour celui qui est une icône de la scène underground américaine, qui se balade entre Londres, Los Angeles, New York et le Brésil, tout commence lors d'une nuit de transe gnaouie. Hassan Hakmoun, encore enfant, à peine 4 ans, assiste, médusé à un spectacle qui aura une grande influence sur son parcours musical et ses choix artistiques. Sa sœur, que l'on dit touchée par un esprit maléfique, doit se faire exorciser. La suite est connue de tous ceux qui ont suivi le cheminement d'une star-née. Scènes démoniaques, rites et paroles inaudibles, visages flous, musique survitaminée, Hassan Hakmoun entre dans l'arène avec l'assurance de celui qui sait où il va parce qu'il est surtout conscient de là où il est venu. Il est pris dans l'action, sans la moindre retenue, mais avec toute l'énergie qu'il faut pour faire partie de l'un des genres musicaux les plus éprouvants. A partir de ce moment, la vie de Hassan Hakmoun prend un autre tournant. Désormais, il sait ce qu'il veut faire. Il sait où il va. Pour ce natif de Marrakech en 1963, rien d'anormal. Baigner dans de telles ambiances ancestrales faisait partie de l'apprentissage. Le plus dur est de le mettre à contribution et en faire son art. Hassan Hakmoun réussit son tour de force. Il part en 1987 aux USA, décidé à se faire un nom. Il voit grand. Il veut devenir grand. Cela passe par du travail, des albums, des rencontres… Il se lance en 1990 avec l'album « Zahar ». C'est du pur rythme gnawa, mais avec d'autres influences jazzy et folk. On y touche des influences claires de Adam Rudolph. Hakmoun tient son chemin. Il sent qu'il a assez de maturité pour ne plus revendiquer aucune paternité. Musicale s'entend. Suivent alors des sorties comme Gift of The Gnawa qui sonne comme un cadeau de retour pour ce berceau qui l'a vu naître. La suite ne sera plus qu'une succession d'expériences, de recherches dans des cessions de travail avec des opus forts : « The Fire Within » ou encore life « Around the World ». La musique de Hakmoun devient alors comme un tour d'horizon dans la planète musique toujours explorant d'autres expressions rythmiques et mélodiques. Aujourd'hui à New York, il fait partie des noms qui comptent. Ceux qui ont une vision musicale. Ceux qui nourrissent des héritages communs, entre différentes musicalités, dans un élan de partage culturel de toute beauté. Il est l'un des ambassadeurs de la musique marocaine gnawie, avec des résonnances multiculturelles, toutes nourries par des influences éparses autour de l'africanité et du retour aux origines. En 3 dates