Dorénavant aucun cheptel n'accédera aux circuits de commercialisation et d'abattage sans être identifié. Une obligation de rigueur à laquelle devraient faire face les éleveurs nationaux aussi bien pour améliorer leur productivité que pour profiter des subventions étatiques. La décision vient d'entrer officiellement en vigueur renforçant ainsi la traçabilité animale au Maroc. Le Système national d'identification et de traçabilité animale (SNIT) a été dévoilé aux opérateurs de la filière, mardi 3 février, à Berkane, mettant en relief une technologie innovante et avant-gardiste. Pour 120 millions de dirhams, le Maroc est le premier pays nord-africain à se doter d'un dispositif d'identification basé principalement sur des boucles électroniques fonctionnant par radiofréquences. S'exprimant à cet égard, Aziz Akhannouch, ministre de l'agriculture et de la pêche maritime, indique que cette action s'inscrit conformément aux dispositions du Plan Maroc Vert, notamment le volet visant le développement de la filière animale et la valorisation de sa production. «En intégrant cette formule d'identification, le Maroc s'aligne sur les standards internationaux et améliore efficacement sa gestion des programmes sanitaires et de contrôle des performances zootechniques», ajoute le ministre. Pour la première année de sa mise en place, le ministère de l'agriculture, via l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), table sur l'identification de trois millions de têtes bovines et camelines. La deuxième étape du procédé concernera les petits ruminants, soit à partir de 2017 comme date prévisionnelle.
Système national d'identification et de traçabilité animale : Le procédé Quatre ans est la durée d'élaboration du Système national d'identification et de traçabilité animale (SNIT). Une période qui a permis d'accomplir un benchmark régional et d'identifier les moyens à travers lesquels sera déployé le modèle d'identification. Les 2,7 millions de têtes bovines et les 120.000 têtes camelines ciblées pour la première année du SNIT passeront par un procédé précis et réactif. Chaque animal portera une paire de boucles à usage unique dotée d'un numéro et d'une puce électronique activée. Cette dernière, constituée de 16 chiffres et lettres (représentant la région et le numéro de série à la ferme), sera lue par un lecteur électronique qui véhiculera, via le réseau Internet 3G, toutes les informations relatives à l'animal identifié et à son détenteur. Ces informations seront répertoriées dans une base de données nationale d'identification. Ainsi, le SNIT retracera à travers toutes les étapes de production, de transformation et de distribution le cheminement des animaux et leur dérivé. La traçabilité permet éventuellement de retirer du marché l'animal malade ou de rappeler des produits susceptibles de constituer un danger pour la santé du consommateur. Tous les éleveurs nationaux profiteront de ce système. Pour en bénéficier, il suffit de faire recours aux services des identificateurs agrégés par les services vétérinaires provinciaux relevant de l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) ou d'adhérer aux fédérations interprofessionnelles de la filière. De même, une campagne promotionnelle sera menée sur les chaînes nationales pour sensibiliser les éleveurs à cette démarche qui vise essentiellement à valoriser les produits nationaux, à les promouvoir à l'export et à limiter le fléau du trafic d'animaux.
Trois partenaires s'engagent ! En marge du lancement du nouveau Système national d'identification et de traçabilité animale, trois partenaires du ministère de l'agriculture ont répondu à l'appel. Il s'agit de la Fédération interprofessionnelle de viandes rouges (FIVAR), la Fédération interprofessionnelle marocaine du lait (FIMALAIT) et l'Ordre national des vétérinaires. Les trois organes ont signé une convention de partenariat avec l'ONSSA. L'engagement porte sur la définition du cadre et des conditions générales régissant la coopération pour l'identification des bovins, et ce par la mise en application du SNIT. Les conventions visent, par ailleurs, à assurer l'identification de tout le cheptel bovin selon le système d'identification et à garantir la traçabilité ainsi que le suivi des mouvements bovins. Les signataires s'engagent également à disposer d'une base de données nationale qui concerne à la fois les bovins identifiés et leur élevage permettant ainsi d'assurer le suivi sanitaire et zootechnique.