Mustapha Ramid sort de sa longue réserve pour exercer de nouveau sa verve. Cette fois-ci par voie de presse sous forme d'une “contribution“ publiée par l'hebdomadaire arabophone «Assahifa» où il livre sa vision de ce que devrait être, à ses yeux, la relation entre l'islam, la monarchie et la démocratie au Maroc. Mustapha Ramid sort de sa longue réserve pour exercer de nouveau sa verve. Cette fois-ci par voie de presse sous forme d'une “contribution“ publiée par l'hebdomadaire arabophone «Assahifa» où il livre sa vision de ce que devrait être, à ses yeux, la relation entre l'islam, la monarchie et la démocratie au Maroc. L'auteur n'a pas usé d'un style allusif pour passer ses idées. Non. Il s'est enhardi à les écrire noir sur blanc sans fioriture aucune selon le principe de ce qui se conçoit bien s'énonce clairement. Que dit M. Ramid ? Il commence d'entrée de jeu par rappeler que “l'Islam n'a pas déterminé un mode précis de système d'exercice de pouvoir mais a précisé ses principaux contours à travers le recours à la concertation“. Et d'expliquer ensuite que le fait que “l'institution monarchique est héréditaire ne permet pas à la Oumma la possibilité du choix et du changement“. M. Ramid va encore plus loin en affirmant que “le statut de commandeur des Croyants, dans l'optique de l'islam, ne confère pas à son détenteur (c'est-à-dire S.M le Roi) un pouvoir absolu et ne fait pas de lui un homme immunisé contre l'erreur et à l'abri du questionnement dès lors qu'il assume des responsabilités juridiques, exécutives ou autres“. L'auteur, qui appelle a une véritable réforme constitutionnelle, conclut que “l‘Histoire a montré que la concentration du pouvoir entre les mains d'un seul chef et son exercice par ce dernier débouche souvent sur l'amplification de la colère populaire qui se traduit par des soulèvements et des bouleversements que favorisent la fragilité des structures politiques, la faiblesse de la situation économique et sociale de larges pans de la population, sans oublier le niveau élevé d'analphabétisme et l'acuité de la pauvreté et du besoin“. Par ces propos, le député PJD remet en cause les prérogatives royales telles qu'elles sont stipulées dans la Constitution, plaidant pour une délégation des pouvoirs du souverain au gouvernement issu de la majorité parlementaire. Mustapha Ramid ne fait, en fait, qu'officialiser l'idéologie radicale du Mur (Mouvement Unicité et Réforme) incarnée par son ex-président Ahmed Raïssouni. Celui-ci était le premier à contester les pouvoirs du Roi y compris son statut de commandeur des Croyants. Ayant coïncidé avec les attentats du 16 mai, cette affaire, qui a fait grand scandale, lui a valu d'être sermonné, le poussant à démissionner de la présidence du mouvement dont il est devenu secrétaire général. Un poste discret qui lui permet de tirer les ficelles mieux qu'avant. Quant à M. Ramid, il a dû à son tour abandonner la présidence du groupe de son parti. La sortie de Mustapha Ramid représente une évolution importante dans la démarche du MUR auquel le PJD est inféodé. Les dirigeants du mouvement clament désormais haut et fort leurs objectifs jusqu'ici plus ou moins inavoués. Ils ne s'en cachent plus. Ils les assument publiquement après avoir longtemps nourri une confusion venant du fait que la plupart des membres du PJD appartiennent en même temps au MUR . À quelques jours de la tenue du congrès du PJD, le document Ramid préfigurerait une volonté d'organiser le MUR (et ses idées), jusqu'ici structure travaillant dans l'ombre au service du parti, au sein d'un courant à l'intérieur de ce dernier. Un grand tournant. Il s'agit désormais pour Mustapha Ramid et ses amis de contrer l'aile modérée représentée par Saâd-Eddine El Othmani pressenti nouveau secrétaire général du parti après la démission de Abdelkrim Al Khatib. Les radicaux prendront-ils le pouvoir au PJD ?