Grande cérémonie d'ouverture pour cette quatorzième édition du festival international du film de Marrakech. Au-delà du parterre de célébrités présentes et de l'hommage rendu à une icône du cinéma mondial, l'Egyptien Adel Imam, c'est le gage d'excellence qui a été mis en avant dans un happening culturel qui donne toute la place à la qualité. Qualité des films projetés, qualité des membres du jury, qualité de choix pour les hommages, qualité surtout des master class dédiées aux étudiants, aux amateurs, aux professionnels et aux aficionados de tous bords. D'abord, un jury d'exception autour de l'une des plus grandes actrices au monde, Isabelle Huppert. Sans oublier la présence de l'immense Alan Rickman, grande figure du cinéma britannique, star hollywoo-dienne par excellence. C'est dire que chaque année à Marrakech, on a pris l'habitude de voir de grands membres du jury pour juger de la qualité d'une grande sélection de films en compétition. Puis, le moment clef de cette édition a été l'hommage rendu à Adel Imam. Le discours de la comédienne Touria Jebrane, qui a remis le trophée à la star égyptienne, a été à la fois émouvant, sincère, profond et tout en nuances pour parler d'un grand homme. Adel Imam est une mégastar planétaire, une icône incontestée du septième art, un artiste engagé pour le choix de ses films, des sujets qu'il traite, son engagement politique, ses prises de position contre l'obscurantisme, son amour pour l'art, son implication avec les Nations unies où il est ambassadeur itinérant pour des valeurs sur le partage des cultures, le respect des droits humains et la lutte contre toutes les formes de barbarie. Très vite, on a senti la communion avec cet immense bonhomme, qui a marqué l'imaginaire de générations entières non seulement au Maroc mais dans tout le monde arabe et au-delà. Qui d'entre nous n'a pas vu au moins une fois «L'école des perturbateurs» (Madrasat al mouchaghibine), «Chahid Ma Chafchi Haga», «Irhab o Kabab», «Azzaim» ou encore l'excellent «Immeuble Yacoubian» ? Normal qu'entre le public présent dans la salle et ensuite à Jamaâ El Fna, la rencontre avec cette pyramide du cinéma mondial ait été un moment fort. Une déclaration d'amour entre les Marocains et Adel Imam qui a rappel que «le Maroc est une grande terre de culture et d'art. Un pays de paix et de tolérance, une nation grandiose qui donne l'exemple dans le monde arabe». La suite de cette ouverture aura été un grand moment de cinéma avec le film d'ouverture dédié à la vie magnifique du grand scientifique Stephen Hawking. «The Theory of everything» est un film bouleversant sur la détermination d'un homme qui a été foudroyé par un grand handicap, mais qui a tenu à aller au bout de sa passion qui est la science. Astrophysicien, mathématicien de grand renom, auteur majeur dans les domaines de la physique, Stephen Hawking incarne l'homme de science dans toute sa splendeur. Film bien mené par son réalisateur James Marsh avec une distribution de grands acteurs, c'est un sérieux client pour les Oscars en 2015. La suite des événements a été marquée par l'hommage rendu le samedi 6 décembre à l'acteur britannique Jeremy Irons. Un grand nom, un acteur fabuleux que l'on a vu chez David Cronenberg, chez Roland Joffé et ailleurs, acteur caméléon, au jeu subtil, avec cette force connue chez les Britanniques formés au théâtre. Là aussi, entre Jeremy Irons et le public marocain, c'est une belle histoire. Jeremy Irons est déjà venu à Marrakech lors de la première édition, il a tourné à Fès, il connaît ce pays qu'il aime et dont il sent le retour d'amour tant il a été honoré, applaudi par un public connaisseur, qui salue le grand travail, le cinéma sérieux, l'art qui va à l'essentiel et touche l'humain en nous. Car Marrakech, c'est cela, un festival humain, un rendez-vous d'art et de culture, une plate-forme d'échanges et de créativité.