Le compteur est en train de s'affoler. La contribution libératoire des actifs détenus à l'étranger par des ressortissants marocains s'achemine vers un nouveau record. Ce ne sont pas les 5 milliards de dirhams annoncés par le gouvernement ni les 6 milliards atteints actuellement mais bien 10 milliards de dirhams qui seront franchis à la fin de l'année en cours selon les dernières prévisions du ministère de l'économie et des finances. C'est le double de l'objectif de 5 MMDH tracé initialement par le gouvernement dans le cadre de la loi de Finances 2014. L'information a été rendue publique par le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane qui était l'hôte de la Chambre des conseillers dans le cadre des séances mensuelles de questionnement sur la politique générale. «J'ai parlé avec le ministre de l'économie et des finances qui m'a assuré que le total des actifs déclarés au titre des avoirs détenus à l'étranger par des ressortissants marocains atteint actuellement les 6 milliards de dirhams mais il a ajouté que les dernières prévisions laissent croire que nous allons atteindre les 10 MMDH à la fin de l'année», a affirmé le chef de gouvernement. Ces nouveaux chiffres cadrent avec les déclarations des responsables marocains qui s'attendaient à un rush au cours de ce mois de décembre. A noter que la contribution libératoire est un dispositif mis en place par le gouvernement afin de permettre aux ressortissants marocains détenant des avoirs à l'étranger de déclarer leurs patrimoines aux autorités moyennant une contribution libératoire dans le cadre d'une procédure anonyme. Si le chef de gouvernement a bifurqué sur ce sujet, c'est pour défendre son bilan à la tête du gouvernement face aux membres de la deuxième Chambre parlementaire. Ces derniers ont interpellé le numéro un de l'Exécutif au cours de la séance du mercredi sur la problématique d'investissements et le pari de la préservation de la compétitivité de l'entreprise et du pouvoir d'achat des ménages. En réponse aux questions des conseillers, Benkirane est revenu de nouveau sur les réalisations de son gouvernement au niveau de l'amélioration des indicateurs macroéconomiques du pays. Il a noté dans son sens la baisse du déficit budgétaire et l'amélioration des réserves de change pour atteindre 5 mois de couverture des importations. Le chef de gouvernement n'a pas manqué l'occasion pour évoquer la réforme de la Caisse de compensation rappelant que la fin de l'année en cours connaîtra la fin de la subvention de l'Etat aux carburants. Il a également dévoilé que la prochaine étape sera le gaz butane dont la valeur des subventions atteint actuellement 1,5% du Produit intérieur brut (PIB). «Nous sommes actuellement en train de réfléchir sur une démarche qui nous permettra de limiter la subvention du gaz butane aux ménages alors qu'elle profite actuellement à d'autres activités commerciales, notamment les hôtels, les restaurants et les pâtisseries», a-t-il fait savoir. De leur côté, les groupes parlementaires d'opposition ont pointé du doigt plusieurs dysfonctionnements. Pour Hakim Benchamass, président du groupe parlementaire du Parti authenticité et modernité (PAM), il s'est appuyé sur les résultats du dernier rapport «Doing Business» pour pointer du doigt les problèmes auxquels fait face le climat des affaires dans le pays. Pour sa part, Mohamed Alami, président du groupe socialiste, a remis en cause l'efficacité des Centres régionaux d'investissements (CRI).