L'art moderne marocain, l'art contemporain et l'art orientaliste sont à l'honneur à la Villa des arts de Casablanca. Il s'agit de plus de soixante-dix œuvres réunies dans une exposition inédite «Moroccan Sprit : 1874-2014», organisée par la Banque privée du groupe Attijariwafa bank et Artcurial, première maison française de ventes aux enchères. En effet, cette exposition aura lieu les 12 et 13 novembre à la Villa des arts de Casablanca avant d'être dévoilée à Paris à partir du 22 novembre. «Suite au succès, en 2011, de la pré-exposition «Jacques Majorelle et ses contemporains» à Marrakech et de la vente qui suivit à Paris (record du monde atteint par Artcurial pour des œuvres de Jacques Majorelle et d'Edy Legrand, Artcurial a choisi de dévoiler la vente en avant-première à Casablanca», souligne Olivier Berman, directeur du département «Orientalisme» en charge de la vente de cette exposition. En fait, la vente parcourra 140 ans de création marocaine autour de trois principaux axes. À découvrir les orientalismes avec la présence d'un portrait exceptionnel «Aouicha», peint par Jean–François Portaels en 1874 dont la valeur est estimée de 70.000 à 90.000 €/ 95.000 à 120.000€, mais aussi une collection de 20 dessins et aquarelles d'Edy Legrand représentant la vie au Maroc dans les années 1950. Après sa redécouverte dans une collection privée, une très rare et sublime esquisse de Jacques Majorelle pour sa grande composition «Les Alamattes» de 1931 sera également mise en vente. Cette esquisse est la seule connue à ce jour ayant été réalisée sur papier clair, rendant ainsi la composition grandement lisible et lumineuse, les figures colorées se détachant magnifiquement du fond neutre. À l'honneur, l'art moderne marocain représenté par une collection privée d'une trentaine d'œuvres de Miloud Labied, Chaibia Tallal, Jillali Gharbaoui, Ahmed Cherkaoui mais aussi Hassan El Glaoui et César avec sa magnifique accumulation de drapeaux marocains, une collection de premier plan qui illustre parfaitement la création artistique du Maroc des années 1960 à 1980. Enfin, à ne pas manquer les œuvres contemporaines qui ont été «curatées» par Meryem Sebti, rédactrice en chef de Diptyk, qui explique: «J'ai essayé pour cette vente événement de combiner à la fois ce qui me semble le plus pertinent au regard des critères du marché, mais aussi ce qui est le plus représentatif des préoccupations de cette jeune scène. Parmi ces pièces, citons également Mounir Fatmi, l'Année Zéro, fascinant bas-relief constitué de câbles d'antenne et dont surgit une hypnotisante impression kaléidoscopique». «Cette vente sera l'occasion pour les collectionneurs et amateurs de découvrir toute la richesse de la création marocaine au fil du temps et de créer des ponts entre la période classique et la période contemporaine», souligne Arnoud Oliveux, spécialiste en art contemporain d'Artcurial.