«Le décret relatif au fonds de solidarité social est en cours d'élaboration». Mohamed Boussaïd a saisi son passage devant la presse, vendredi, pour faire cette annonce lors de la présentation du projet de loi de Finances 2015. Le ministre de l'économie et des finances a, par contre, préféré ne pas révéler de détails à propos dudit décret puisqu'il ne l'a pas encore soumis au gouvernement. Pour ce qui concerne les secteurs sociaux, M. Finances a précisé qu'une enveloppe d'environ 130 MMDH leur sera accordée, soit près de 52% du budget général. Le PLF prévoit, également la création de 22.510 postes budgétaires en 2015, soit une augmentation de 25%, sachant que 14.000 fonctionnaires partiront à la retraite en fin 2014. «La maîtrise de la masse salariale se fait via celle des postes», a-t-il expliqué. Outre cette attribution, un budget de plus de 4 MMDH sera réservé aux mesures d'appui à la cohésion sociale. Quant à la Caisse de compensation, elle se verra allouer, en vertu du PLF 2015, la somme de 24 MMDH au lieu de 34 MMDH l'année dernière. «Cette différence s'explique par l'attribution de 5 MMDH à l'investissement et son équivalent au déficit», a détaillé M. Boussaïd. En effet, le budget d'investissement public devrait atteindre 189 MMDH. Cette rétribution comprend 2,4 MMDH pour le renforcement de l'investissement du budget général pour atteindre 54 MMDH, qui sera destiné à la poursuite des projets lancés avec un effort d'accélération de leur rythme d'exécution et d'amélioration de leur impact sur les citoyens. Le déficit budgétaire, lui, devrait se situer à 4,3% du PIB. En ce qui concerne la croissance, le PLF prévoit une tendance relativement accélérée en tablant sur un taux de 4,4%. A partir de ces prévisions et rétributions, ledit projet n'est pas, aux yeux de l'argentier du Royaume, «un budget d'austérité. Comme il ne contient pas de coupes budgétaires en matière de programmes sociaux et ne prévoit pas de nouveaux impôts». Au contraire, ce document vise, selon lui, «l'amélioration de la compétitivité de l'économie nationale, la promotion de l'investissement privé et le soutien à l'entreprise». Cet appui aux entreprises se manifeste déjà par le passage de la pression fiscale de 27 % en 2008 à 22,3 % en 2013. En général, la réforme fiscale se poursuivra, dans le cadre du PLF, à travers celle de la TVA. Aussi, l'assiette sera, selon le ministre, élargie, l'équité fiscale renforcée et les procédures simplifiées. Dans le même sens, le projet prévoit de poursuivre la réforme de la compensation, pour préserver les équilibres financiers et réaliser des économies afin de les consacrer à l'investissement productif et aux services sociaux. La rencontre avec la presse était également une occasion pour aborder la question de la Caisse des retraites. Le ministre qui a parlé de «réforme paramétrique» a précisé que «nulle atteinte ne sera portée aux droits acquis des fonctionnaires». Pour rappel, ce projet de loi de Finances 2015, qualifié par M. Boussaïd de «volontariste», est le dernier à être régi par la loi organique qui lui est dédiée. Une nouvelle loi organique étant en cours d'élaboration.