Les banques virtuelles pourront-elles un jour menacer les banques traditionnelles ? Aucun acteur purement virtuel n'a encore réussi, dans la banque on-line, à prouver la validité de son business model. Si le «broking online» a définitivement prouvé la validité du business model virtuel et remodelé le paysage financier du fait de la menace qu'il représentait pour les acteurs traditionnels, le banking on line, en tant que business model unique, n'a pas encore décollé sur le net. Sur le papier, tout va pour le mieux dans une banque uniquement virtuelle : les coûts de fonctionnement sont inférieurs de près de 50 % à ceux d'une banque classique. Le modèle devrait donc être de nature à inquiéter les banques traditionnelles. La réalité est tout autre. Tout d'abord, aucun acteur purement virtuel n'a encore réussi, dans la banque on-line, à prouver la validité de son business model. Ensuite, face à des coûts de fonctionnement effectivement réduits, les banques totalement virtuelles rencontrent le même problème que les grands sites d'e-Retail : la nécessité de créer une e-Marque digne de susciter un trafic Internet suffisant mais aussi et surtout, la confiance.Si l'e-Marque est importante dans l'e-Commerce, elle prend toute sa valeur dans l'e-Banking. Ceci signifie que le handicap de départ en termes de notoriété et de confiance des banques virtuelles est tel-que leurs coûts marketing, pour palier à ce déficit d'image, sont disproportionnés par rapport à leurs marges. Il est évident que vouloir prendre des parts de marché à des acteurs installés parfois depuis plus d'un siècle et offrant des services « off line » que vous n'êtes pas capable de proposer à vos propres clients représente un challenge particulièrement difficile. Ici encore, la toile se heurte à des habitudes bien ancrées de consommation. Internet ne crée pas de nouveaux consommateurs. Il peut rendre « service ». La quasi-totalité des banques dites classiques offre désormais à leurs clients la possibilité de gérer leurs comptes en ligne. Ce qui fait que les banques on-line totalement virtuelles cherchent encore leurs clients et les premiers résultats ne sont encore que des succès d'estime, quand ils sont positifs. Lorsque l'on connaît les premiers résultats obtenus par les banques purement virtuelles, on peut en effet se demander quelle sera l'importance de leur avenir. La Netbank.com a réalisé 8,6 millions de dollars de bénéfices en 2000 et ouvert à ce jour 162.000 comptes. La First Bank of Indiana, autre banque virtuelle, ouvre entre 40 et 60 nouveaux comptes par jour.