A Ben J'dia, il y a des camions de régie, des talkies-walkies, toute une logistique de tournage pour les besoins du film « Nous trois ou rien» signé Kheiron. Du 8 au 11 septembre, tout le quartier a été le théâtre de scènes filmées censées représenter l'Iran. Eh oui, Kheiron est Iranien. Il aurait aimé tourner ce film sur l'histoire de sa famille chez lui, mais ce n'est pas possible, par les temps qui courent du côté de Téhéran. Alors, Casablanca fait office de décor de change. De quoi s'agit-il dans ce film ? C'est l'histoire d'une famille qui a été forcée de fuir l'Iran en 1984 pour venir s'installer en France à Pierrefitte-sur-Scène. C'est d'ailleurs l'histoire véridique de la famille de Kheiron Tabib. Ils ont tous plié bagage et trouvé refuge dans une banlieue en France. Depuis, Kheiron a grandi et est devenu auteur, lui qui a signé des ouvrages en sociologie. Expert européen sur les questions de violence et de la médiation. Il est aussi éducateur doublé de comédien, chanteur et scénariste. Là, il passe derrière la caméra pour raconter l'histoire de sa vie. Celui que l'on a découvert dans le Jamal Comedy Club, qui signait des chroniques pour l'émission «T'empêche tout le monde de dormir», engage pour les besoins de son premier film Leila Bekhti, Zabou Breitman et Gérard Darmon. Kheiron, artiste multidimensionnel, a aussi sorti un album intitulé «Entre vos mains» en 2014, un opus rap, très engagé, c'est dire qu'entre la scène, les livres, son métier d'éducateur, la musique et le cinéma, ce type est pressé et touche à tout.