Il est temps d'agir, il est urgent de (ré) agir ! C'est en fait un cri d'alarme, une alerte que je voudrais déclencher dans nos têtes par ces mots : notre société est en proie à de mauvais vents, que certains par malveillance, par calcul ou par bêtise attisent sans pudeur. Nos maux ont pour noms: repli identitaire, montée effrayante de l'intolérance, rejet de la différence, racisme(s),… La tension en notre sein est latente, alimentée par les réseaux sociaux «hors contrôle» où il est possible de dire le pire – où l'on insulte, où l'on caricature, où l'on hait sans retenue, où les appels au rejet de l'Autre ont pris le pas sur le «vivre ensemble»… Facebook est devenu un champ de guerre où l'on s'injurie et fait assaut de violence, loin de créer du lien social on divise, fragmente, jette des anathèmes… Sur le terrain il en va de même : notre tissu social se déchire sous les coups de boutoir des «haineux», on recherche des boucs émissaires, on agresse, on stigmatise, on rejette, on tue ! Aujourd'hui, tout le monde s'improvise garant des «bonnes mœurs», chacun pense être détenteur de la morale (la sienne)…Si nous n'y prenons garde c'est tout ce qui fait la spécificité de notre identité, notre cohésion même qui sera mis à mal… Il est temps de (ré)agir, mais les rangs de ceux qui seraient à même de le faire sont de plus en plus clairsemés : peu ou pas d'intellectuels pour baliser la route, des politiques accaparés par d'autres «priorités», des militants associatifs qui s'essoufflent, car sans moyens et échaudés par le dénigrement systématique, des personnalités qui rechignent à s'engager, effrayées par le flot de critiques à affronter…Tableau noir diront certains, écrire ne sert à rien penseront d'autres …Et pourtant si, «écrire» est nécessaire –afin d'alerter– mais n'est pas suffisant , c'est agir qu'il faut ! Minée par une crise à la fois économique et sociale notre société se fige, est-il trop tard pour inverser la tendance et reconstruire de la cohésion, du lien, de la fraternité… ? Non je ne le pense pas, car des digues subsistent encore, des valeurs ancestrales perdurent, une culture de tolérance - que nous avons reçue en héritage - demeure dans nos gènes, des principes enseignés par un Islam de paix et d'ouverture constituent notre colonne vertébrale…alors agissons ! Les femmes et les hommes de bonne volonté, qui tirent des sonnettes d'alarme, qui écrivent, qui s'expriment, qui agissent sur le terrain. Ils résistent à la dérision, à la suspicion, à l'inertie, au dénigrement de ceux qui ne font rien, ne veulent rien faire et refusent de laisser agir ceux qui le veulent de peur qu'ils ne soient le miroir qui mettra à nu leur incapacité ! Alors unissons nos forces, proposons une autre voie que celle de l'intolérance –si facile-, disons haut et fort que le racisme n'est pas acceptable, que nous ne risquons rien à nous ouvrir à l'Autre – bien au contraire– dénonçons les apprentis sorciers, les pompiers pyromanes, décadenassons le repli, et surtout offrons des perspectives, créons du discours, de la pédagogie, de la fraternité, organisons des actions concrètes, donnons du contenu palpable au «vivre ensemble»…