Il est minuit 8 mn, montre en main, lundi 1er septembre. Un fourgon de la police vient de rentrer au commissariat du quartier administratif, au district de Hay Mohammadi-Aïn Sebaâ, à Casablanca. Des flics en tenue civile en sont descendus encerclant un jeune homme en état d'ivresse avancée. Ils le conduisent vers le bureau des éléments de la brigade criminelle de la police judiciaire qui assurent la permanence. Le jeune homme balbutie : «J'ai vengé mon honneur». De quelle vengeance et de quel honneur parle-t-il? Les éléments de la PJ entament les interrogatoires. Mais le jeune homme est encore sous l'effet de l'alcool. Au fil des questions, les enquêteurs ont déduit que ce jeune homme avait commis un meurtre. Où? Le jeune homme de vingt-trois ans leur a indiqué la scène du crime. Il s'agit d'un terrain vague jouxtant la maison où demeure sa famille. L'emplacement est situé aux Carrières El Kabla, à Hay Mohammadi. Rapidement, à bord de leurs voitures de service, les policiers se déplacent sur les lieux. Il est 4 h du matin quand les flics ont commencé le ratissage de toute la zone. Au bout d'un moment, enfin, ils découvrent le cadavre d'un jeune homme portant d'anciennes traces de balafres et des tatouages. Les enquêteurs de la PJ, soutenus par les éléments de la brigade de la scène du crime, n'ont remarqué aucune goutte de sang qui coule du cadavre. Le chef de la brigade donne alors ses instructions pour que le cadavre soit évacué vers l'hôpital médico-légal pour être autopsié. Pendant ce temps, notre jeune homme a été conduit au commissariat pour complément d'enquête. Reprenant sa pleine conscience après l'évacuation de l'alcool de son sang, le jeune homme crache le morceau. Considérant la victime comme un ami intime, ils passaient ensemble la majorité de leur temps à se droguer et à se soûler. Seulement, lors d'une beuverie, le jeune suspect avait perdu connaissance. «Je crois qu'il a profité de mon état pour abuser de moi», a-t-il précisé aux limiers. En fait, il n'est pas sûr et certain que son ami ait bel et bien abusé de lui. Mais le doute était plus fort, ce qui l'a conduit à liquider son ami. La nuit du 1er septembre, alors qu'ils se soûlaient ensemble, le mis en cause s'est jeté sur son ami et l'a étouffé avec ses deux mains. Il ne l'a relâché qu'une fois mort. Jeudi matin, le mis en cause a été traduit devant la Cour d'appel de Casablanca.