J'exagère peut-être, mais, franchement, je trouve qu'il ne se passe absolument rien chez nous. Je ne parle pas de tous ces faits divers et variés qui font souvent la Une de nos journaux, comme les vols à la tire, les viols de mineur(e) s, les accidents de tout genre ou autres infos plus ou moins sordides. D'ailleurs, j'ai l'impression qu'il n'y a plus que ça dans notre pays. Ou bien, peut-être, il n'y a plus que ça qui fait vendre. En tout cas, en ce qui me concerne, comme tout ça ne me satisfait pas, «ne me remplit pas l'œil» comme on dit chez nous, alors je suis obligé de regarder ailleurs pour voir ce qui s'y passe. Et ailleurs, pas si loin de chez nous, ils ont aussi leur lot normal d'événements bassement banals, mais l'intérêt de leurs citoyens et de leurs médias se porte le plus souvent sur ce qui essentiel, c'est-à-dire, ce qui conditionne et organise réellement leur vie réelle, à savoir la politique. Chez nous, hélas, on ne parle politique que pour la dénigrer, ou, ce qui n'est pas mieux, pour en rire. Je sais ce que vous allez me dire : je passe le plus clair de mn temps, et notamment ici, à taper sur la politique et à en rigoler. Oui, mais moi, c'est différent. Si je taquine tout le temps les politiques ou bien que je lance des vannes foireuses sur eux, c'est d'abord pour vous faire marrer un peu – qu'est-ce qu'on dit ? – mais aussi pour essayer de faire avancer le schmilblick et faire changer les choses. Quelles choses ? Mais tout ! Ou presque. En effet presque tout doit changer chez nous, à commencer par ceux que nous avons élus pour réaliser ce changement. Je dis nous, mais je devrais dire plutôt vous, car moi, j'ai au moins cette consolation facile et néanmoins stupide et dont je ne suis pas du tout fier : je n'ai voté pour personne ! Mais, n'empêche, les règles de la démocratie telles qu'elles sont connues universellement, me donnent le droit absolu et intangible de critiquer qui je veux, quand je veux et autant que je veux. Et comme vous le savez, je ne m'en prive pas, et, d'ailleurs, je vais reprendre tout de suite. Tenez ! A propos de regarder ailleurs, regardons, par exemple, ce qui se passe chez nos amis de l'Hexagone. Comme vous avez dû le remarquer, les Français changent d'équipe gouvernementale presque pour un oui ou pour un non, alors que chez nous, que notre gouvernement fasse quelque chose ou ne fasse rien, qu'il gaffe, qu'il se goure de chemin, qu'il disparaisse de la circulation durant plusieurs semaines, personne ne s'en soucie. Je vais vous faire un test : de quand date le dernier Conseil de gouvernement ? Je vais vous le dire : ça fait très longtemps qu'il ne s'est pas réuni, et pourtant, personne ne s'en est ému. On nous avait dit que nos ministres n'allaient prendre que 2 semaines de vacances, et que même certains d'entre eux avaient laissé entendre qu'ils n'allaient pas en prendre, les uns, faute de moyens – si, si, je l'ai lu – et d'autres, faute de temps. Et pourtant, la dernière réunion de notre gouvernement date du mois dernier. On me souffle à l'oreille que c'est à cause du problème de jeudi, jour dédié aux réunions du Conseil du gouvernement. En effet, presque tous les jeudi de ce mois d'août avaient été soit des jours fériés, soit des jours où notre Chef de Gouvernement était en mission quelque part dans le monde. D'accord, mais je pense que rien n'interdit d'avancer ce jour ou de le reculer. Et je ne pense pas non plus que l'opposition trouverait à en redire. Au fait, à propos d'opposition, ils sont où, eux aussi ? On ne les entend pas beaucoup non plus. J'ai presque envie de dire tant mieux parce que, entre nous, dans le rayon des bêtises, ils ne sont pas mieux. Décidément, je crois que je suis un peu trop négatif et je crois que je dois changer. Je voudrais bien, mais il faut d'abord que ceux qui sont payés pour s'occuper de nous, changent les premiers. D'ailleurs, je les préviens : s'ils ne changent pas, je ne changerai pas. Et on verra alors qui aura le dernier mot ! En attendant, je souhaite à tous les amoureux et à toutes les amoureuses du changement un très bon week-end et une très bonne rentrée. Quant aux autres… Un dernier mot sous forme de devinette pour rigoler un peu : puisque la majorité des enquêteurs du prochain recensement sont des enseignants, qui va alors assurer les cours de leurs élèves à la rentrée ?