«L'année agricole 2014 est globalement bonne bien que celle d'avant ait été excellente». Le constat a été fièrement formulé, mardi à Rabat, par Aziz Akhannouch qui a attribué ce rendement à la répartition équilibrée des précipitations, bien qu'elles aient été limitées, et aux efforts déployés par les agriculteurs et son département. Tous ces facteurs ont permis de réaliser une production de céréales de 68 millions de quintaux. C'est donc un rendement qui est en phase avec les objectifs du Plan Maroc Vert qui prévoit une production de 70 millions de quintaux. Quant aux cultures sucrières, elles ont progressé d'un million de tonnes, soit une satisfaction de 47% des besoins. «Les agriculteurs se réjouissent de ce rendement», s'est exprimé le ministre de l'agriculture et de la pêche maritime. Pour leur part, les légumineuses ont connu une hausse de production de 6%, à 311 kT. Dans cette vague de hausse, le maraîchage n'est pas en reste puisqu'il a connu un record d'exportation malgré une légère baisse de production due à des vagues de froid sur le dernier trimestre 2013. A leur tour, les primeurs ont réalisé un volume exporté de 843.000 tonnes, soit une hausse de 10% par rapport à 2013, outre un accroissement de la diversification des produits exportés, soit +14% pour les légumes divers, et des marchés, dont la Russie. L'olivier s'est également inscrit en hausse en réalisant une production record de 1,6 million de tonnes. Quant à l'amandier, il a enregistré une hausse de 4% par rapport à 2012-2013. De même, le pommier s'est établi à plus d'un demi-million de tonnes en croissance de 3% par rapport à la campagne 2012-2013. Le dattier s'est également inscrit en hausse en réalisant une augmentation de 6%. En ce qui concerne la production de câpres, elle s'élève à 38 kT, soit une hausse de plus de 20% par rapport à la campagne précédente, tandis que celle du cactus est estimée à près d'un million de tonnes. Au niveau des filières animales, les disponibilités fourragères ont permis de maintenir les niveaux de production des viandes rouges. La production avicole devrait atteindre, à son tour, 590 mille tonnes en fin 2014, en hausse de 30 kT par rapport à 2013. Dans les détails, le lait a connu une hausse des prix au producteur visant à limiter la baisse de production -8%- observée sur 2013. De même, les viandes rouges se sont inscrites en hausse de 6% de la production sur l'année 2013. La production des viandes blanches s'est de même stabilisée sur 2013, cependant il est prévu qu'elle augmente de 5% en prévision sur 2014. Ceci étant, l'année en cours a été marquée par la mise en place d'une série de subventions aux plantations fruitières, notamment les rosacées, l'arganier et le palmier dattier. De surcroît, le contrôle sanitaire et phytosanitaire a été renforcé sur la dernière campagne garantissant une qualité des aliments consommés. Outre ces mesures, le ministère de tutelle envisage d'émettre une note de veille consacrée à la production des amandes à partir du 4 août prochain, celle relative aux dattes le 11 août et celle dédiée aux fruits rouges le 20 août. Bonne performance pour les céréales Le régime pluviométrique 2013-2014 a été marqué par un retard au démarrage de la campagne agricole, ce qui a eu des répercussions sur les emblavements précoces des céréales d'automne. Certaines régions, notamment le Haouz et le Souss, ont connu une quasi-absence des pluies d'automne. En conséquence, la superficie emblavée en céréales a baissé de près de 12%. Aussi, après le mois de décembre, la bonne répartition temporelle des précipitations, conjuguée aux températures modérées, a permis de rattraper une partie du retard et de réaliser une campagne convenable dans l'ensemble. En effet, la récolte des trois principales céréalières au titre de la campagne 2013-2014 est établie à 68 millions qx, soit une bonne campagne très proche de l'objectif du Plan Maroc Vert de 70 Mqx par an. Petite hausse de production des légumineuses L'alternance des périodes humides et sèches au cours de la campagne agricole 2013-2014 a été très bénéfique pour les légumineuses à travers l'inhibition des conditions de développement de maladies parasitaires affectant la production. Ainsi, et bien que le cumul pluviométrique de cette campagne soit en baisse de 39% par rapport à la campagne précédente, la production des légumineuses est estimée à 311.000 t, soit une augmentation de 6% par rapport à la campagne précédente. La culture sucrière en bonne voie Dans un contexte international marqué par l'incertitude sur les prix du sucre sur le marché mondial depuis 2008, le département de l'agriculture a pris une série de mesures pour encourager la production nationale en vue d'atteindre un niveau satisfaisant en matière de couverture des besoins en sucre. Aussi, pour préserver le revenu des producteurs face à l'inflation des prix des intrants, l'augmentation des prix de 80 DH/t à la production a été entièrement appliquée à un moment où les cours mondiaux affichent une tendance baissière. Les effets de ces mesures ne se sont pas fait attendre. En 2013-2014, près de 80% de la superficie de betterave à sucre est mécanisée utilisant la semence mono germe. Ce qui s'est traduit par une augmentation significative des rendements. Ainsi, la production prévisionnelle de la betterave à sucre au titre de la campagne 2013-2014 est estimée à 3,3 millions de tonnes, soit 55% de plus que l'année précédente. Les oléagineuses toujours imprévisibles La superficie de tournesol reste souvent très variable puisqu'elle est pratiquée généralement à la dérobée lorsque les conditions climatiques, notamment l'excès d'eau ou la sécheresse de début du cycle, affectent la saison céréalière. Cette superficie peut atteindre plus de 50.000 ha. En 2014, les conditions de déroulement de la campagne agricole, notamment les pluies de fin de printemps, ont permis de réaliser 16.000 ha de tournesol contre 17.000 ha en 2013 pour une production attendue de 18.700 t. Pour l'arachide, la superficie reste globalement stable et vient en rotation avec d'autres cultures de printemps. Les primeurs tiennent leur rang Quoique les conditions climatiques aient eu un effet négatif sur la production potentielle, la qualité de la tomate pour la campagne 2013-2014 a été jugée satisfaisante par les professionnels. Sur les marchés extérieurs, et malgré la crise économique dans les principaux marchés comme l'Union européenne, le Maroc a pu réaliser une bonne performance avec une croissance de 10% des exportations de primeurs (843.000 tonnes). Dans cet ensemble, les légumes divers ont réalisé une croissance de 14%. L'huile d'olive, une valeur sûre Malgré la baisse de la production en 2012-2013, les exportations d'huile d'olive sont restées stables par rapport à la campagne commerciale précédente, soit 10.500 tonnes avec une augmentation en valeur de 18%. Les exportations de conserve d'olive ont augmenté de 3% entre 2012-2013 et 2013-2014. Les agrumes se portent bien La production d'agrumes au titre de la campagne agricole 2013-2014 est de 2,2 millions de tonnes sur une superficie productive de 92 mille hectares, soit un rendement moyen de 24 tonnes/ha. La production de cette campagne est en hausse de 50% par rapport à la campagne précédente, et de 37% par rapport à la moyenne des six dernières campagnes. Le volume à l'exportation a atteint un record de 569.000 t.