Le secteur des stages au Maroc n'est toujours pas au diapason des normes et des pratiques escomptées par les stagiaires et les recruteurs. C'est ce qui se dégage des résultats de la nouvelle édition du premier baromètre effectué sur le marché de stages au Maroc réalisé conjointement par Stagiaires.ma et le cabinet BMarketing. En effet, cette étude, qui a été réalisée auprès d'un échantillon représentatif de 3.200 étudiants ayant effectué au moins un stage et de 340 managers RH et non-RH, avait pour principal objectif de mesurer l'évolution du secteur des stages et stagiaires au Maroc. Il en ressort donc que l'inadéquation persiste entre les attentes des étudiants et les besoins des managers en plus de l'insatisfaction des deux parties. En dépit de cela, le secteur a enregistré une légère hausse du taux de recrutement de stagiaires. À ce titre, 41% des entreprises interrogées déclarent avoir fait appel aux stagiaires. Un taux légèrement en hausse par rapport à 2013 où seulement 38% des entreprises avaient recruté des stagiaires. Cependant, cette timide hausse contraste grandement avec le besoin en termes de stagiaires exprimé par les entreprises qui reste très élevé avec un taux de 91% en 2014 contre 84% pour l'année précédente. Aussi, cette attitude hésitante en matière de recrutement de stagiaires s'explique par un certain nombre de difficultés auxquelles les entreprises interrogées disent faire face. Ainsi, la qualité des profils des étudiants vient en tête de peloton avec 81%, suivie de la difficulté liée à la disponibilité des étudiants, ainsi que celle relative à la méconnaissance des sources de recrutement, avec respectivement 60 et 39%. Pour leur part, les étudiants enquêtés évoquent surtout les difficultés liées au choix de l'entreprise à raison de 81% et à la réactivité de cette dernière pour 66% d'entre eux. Par ailleurs, les indemnités de stage restent toujours le point faible du secteur et une pratique pas très courante. Ainsi, selon l'étude, seulement 42% des entreprises attribuent des primes de stage. Cette pratique a connu une hausse assez considérable, comparé à l'année 2013 où ce taux était de 33,5% mais reste toutefois en deçà des attentes. Cette indemnité est généralement comprise entre 1.000 et 2.000 dirhams pour plus de 80% des cas. Les entreprises qui octroient des primes supérieures à 3.000 dirhams représentent seulement 11%, contre 2% pour celles qui donnent des indemnités comprises entre 2.100 et 3.000 dirhams. De ce fait, la satisfaction n'est toujours pas au rendez-vous. En effet, le taux de satisfaction, aussi bien du côté des étudiants que de celui des managers, tend généralement vers le négatif. Globalement, plus de la moitié des étudiants interrogés déclarent être insatisfaits de leur stage. Idem pour les managers. Cette insatisfaction est corollaire de l'inadéquation entre les besoins exprimés par les étudiants en matière de stage et les attentes des managers en termes de qualité profil et de rentabilité, entre autres. Sur un autre registre, cette situation, même si elle peut être imputable à un probable manque de communication, pourrait signifier que des efforts doivent davantage être consentis dans le cadre de l'adéquation de la formation distillée à l'école avec les exigences multiples et évolutives du marché de l'emploi.
Le fossé se creuse entre la demande et l'offre Les résultats de l'enquête font état d'une inadéquation entre les secteurs les plus demandés par les étudiants recherchant un stage et les départements pour lesquels les entreprises ont le plus besoin de stagiaires. Alors que les demandes de stage formulées par les étudiants concernent principalement les secteurs de l'informatique pour 21% d'entre eux, du marketing et de la communication pour 19% et des RH pour 18%, les entreprises recherchent surtout des commerciaux à raison de 57%, des informaticiens pour 39% des cas. Viennent ensuite les secteurs de la finance et gestion, ainsi que du marketing et de la communication avec respectivement 31 et 28%. Cet écart se remarque également au niveau de la durée de stage. 21% des entreprises interrogées souhaitent offrir des stages de longue durée (6 mois et plus), tandis que 4% seulement des étudiants manifestent le souhait d'effectuer des stages d'une telle durée. La durée moyenne des stages recherchés par les étudiants est comprise en 2 et 4 mois pour plus de 70%, au moment où du côté des managers la durée de stage souhaitée est située entre 4 et 6 mois à hauteur de 58%. Internet, une source de recrutement intarissable Alors qu'elles étaient 29,2% en 2013 à recourir à Internet pour le recrutement de stagiaires, les entreprises ayant fait appel à des stagiaires en 2014, par le biais de la Toile, représentent 43%, soit une progression de plus de 13%. Toujours est-il que la «CVthèque» interne et les écoles restent les principales sources de recrutement de stagiaires avec respectivement 59 et 45%. Même constat du côté des étudiants : Internet est utilisé à hauteur de 40% contre 35,6% pour l'exercice précédent, même si les écoles restent le principal moyen pour trouver un stage à raison de 63%. Par ailleurs, avec 32% chacun, les candidatures spontanées et les réseaux personnels ou professionnels sont également des moyens utilisés par les étudiants dans leur recherche de stage. La presse écrite, pour sa part, poursuit toujours sa descente avec seulement 1% contre 3,8% en 2013.