Très important est l'écart entre les besoins du marché et les compétences des jeunes marocains fraîchement diplômés. La énième confirmation de cette réalité nous parvient d'un baromètre réalisé par le site stagiaires.ma et le cabinet BMarketing. Selon les résultats de cette étude, seulement 38% des entreprises interrogées déclarent faire appel aux stagiaires bien qu'elles soient 84% à en exprimer le besoin. Parallèlement à cela, 75% des entreprises affirment rencontrer des difficultés à trouver des étudiants pour des stages. L'autre réalité du marché de l'emploi marocain, confirmée par le baromètre, est le recours au piston. Celui-ci révèle que les managers prospectent les candidats stagiaires majoritairement à travers leur base de CV interne (63%), vient après leur réseau personnel (52%) et seulement 29% ont recours à internet. La sélection des stagiaires est ainsi faite au détriment de la qualité des profils. Par ailleurs, la majorité des sociétés sondées (84%) expliquent que leurs motivations de recrutement de stagiaires viennent surtout du besoin de ressources humaines pendant une hausse temporaire de la charge de travail. 50% déclarent qu'elles engagent des stagiaires dans une perspective de recrutement (poste de titulaire), mais ce n'est pas pour autant que les entreprises valorisent le travail de ces collaborateurs. Selon le baromètre, seulement un tiers des missions réalisées en entreprise par les étudiants sont indemnisées. Pire encore, ces rémunérations sont très faibles et n'arrive souvent pas à compenser les dépenses des stagiaires ne serait ce que pour le transport (moins de 2.000 dirhams par mois). Bien entendu, plus on est académiquement qualifié et plus le profil est intéressant. Les sociétés sondées l'ont confirmé: les étudiants les plus qualifiés (Bac+4 et plus) sont les plus sollicités car leur degré d'opérationnalité est perçu comme plus élevé. L'étude démontre toutefois que les étudiants qui recherchent un stage sont majoritairement en 3e année.