C'est un jeune homme de vingt-huit ans, célibataire et chômeur. Il rêve d'avoir un emploi qui lui permettra de gagner sa vie. Certes, il n'est jamais resté les bras croisés. Il a frappé à plusieurs portes à Meknès, Casablanca et Rabat. Mais en vain. Son diplôme de baccalauréat ne lui a pas été de grande aide pour qu'il soit recruté dans une administration publique ou alors dans une entreprise. Chômeur il est, chômeur il le restera, avec toujours l'espoir de dénicher un jour un job. Nous sommes à Meknès. Le jeune homme est attablé dans un café du quartier Borj Moulay Omar en compagnie d'un ami. Ce dernier, également chômeur, lui a confié qu'il sera recruté prochainement dans les rangs de la police sans passer de concours. Comment? lui a demandé notre jeune homme qui rêve d'avoir une pareille occasion. Son ami lui explique que son père avait rencontré, par hasard, un haut fonctionnaire de l'Etat qui va lui faciliter le recrutement contre une somme d'argent. «Peut-il m'aider également pour être recruté dans les rangs de la police ?». La réponse est positive. Le père de son ami lui a permis de rencontrer le prétendu haut fonctionnaire qui lui a promis monts et merveilles contre une somme de 70 mille dirhams. C'est cher, lui fait remarquer le jeune homme, qui est issu d'une famille pauvre. Seulement, le prétendu haut fonctionnaire lui a expliqué qu'il y a deux importants hommes de la police qui vont veiller sur son recrutement. En deux semaines, le jeune homme a amassé la somme d'argent pour la remettre au prétendu haut fonctionnaire. Depuis, ce dernier n'a plus donné signe de vie. Le jeune homme qui a emprunté toute la somme s'est retrouvé dans le pétrin. Ses créanciers ont commencé à lui demander de les rembourser. Face à cette situation inextricable, il va au commissariat pour porter plainte. Les limiers de la PJ de la ville de Meknès entament une enquête minutieuse soldée par l'arrestation du prétendu haut fonctionnaire. Il s'agit d'un soldat en retraite qui est devenu escroc, avec la complicité de deux autres soldats, eux aussi, en retraite. Le nombre de leurs victimes a dépassé la quinzaine. Elles ont toutes versé des sommes allant de 70 à 100 mille dirhams pour avoir un emploi dans la police. Chez eux, les limiers ont saisi plusieurs documents administratifs de leurs victimes. Les trois soldats en retraite ont été traduits devant la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Meknès, poursuivis pour escroquerie.