Pour avoir de l'argent facile, Samir, 42 ans, se fait passer pour un cadre dans une agence bancaire pour mettre dans ses filets les jeunes filles célibataires. Nous sommes à Casablanca. Samir s'arrange toujours pour charmer de jeunes demoiselles à qui il fait miroiter un possible mariage. À 28 ans, Nadia refuse de se marier. Et ce, à défaut d'un homme sincère et sérieux. Pour elle, Samir semble être l'exception. Il ne ressemble pas à ces jeunes qui ne pensent qu'à coucher avec les filles. Facilement, elle a accepté de prendre un café avec lui. Il lui a exprimé son intention d'avoir une relation sérieuse qui aboutira au mariage. Au fil de leur conversation, il a essayé de la noyer dans un océan de rêves. Désormais, elle ne pense qu'à lui, à ses mots et à son élégance. «Je suis responsable d'une agence bancaire. Je touche très bien», lui a-t-il précisé quand ils se sont rencontrés dans un café au centre-ville. Combien? «Dix mille dirhams», a-t-il répondu. Une somme qui a ses effets sur une personne qui touche un salaire de deux mille dirhams comme Nadia. Depuis, elle a pensé à quitter son travail une fois qu'elle sera sous le même toit avec Samir. «Pourquoi travaillerais-tu ?», lui avait-il demandé. Nadia était très heureuse de son sort. À chaque rencontre, son prince charmant la conduisait à un guichet automatique pour retirer au moins 500 dirhams. Et quand ils se séparaient, il n'hésitait pas à lui remettre, au moins, un billet de 50 dirhams comme frais de transport. Au fil des jours, il s'est présenté chez la famille de Nadia pour la demander en mariage. Un mois plus tard, il a prétendu ne plus avoir l'intention d'attendre d'autres mois pour être sous le même toit. «Mais, je n'ai plus d'argent pour célébrer la nuit des noces. Car j'ai mis tout mon épargne pour l'achat d'un appartement au quartier Bourgogne», lui a-t-il avoué. Il lui a précisé qu'il avait même besoin d'une autre somme pour avoir les clés en main. Samir est arrivé à la convaincre de surseoir les cérémonies de la nuit des noces jusqu'au moment où ils arrivent à avoir les clés de l'appartement. Mais, qui va lui verser une somme de 30 mille dirhams qui lui reste pour avoir les clés ? «Moi et mon père. J'épargné 20 mille dirhams et mon père te remettra 10 mille dirhams», l'a-t-elle rassuré. Samir a empoché l'argent et n'a plus donné signe de vie. S'adressant à la police deux semaines plus tard, Nadia a appris qu'elle n'était pas sa seule victime et qu'il avait escroqué pas moins six autres jeunes filles qui rêvaient de fonder un foyer. Par le biais de la même ruse, il arrivait à mettre les jeunes filles dans ses filets avant de s'éclipser. Samir a été traduit devant la justice à la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance.